Interview : « On porte le plaidoyer à l’attention des autorités »

Dr Dorothy Kah Fosah, secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le paludisme.

Des informations en notre possession font état d’un gap de 100 milliards F pour la lutte contre le paludisme. Qu’est ce qui explique cela ?
La lutte contre le paludisme fait partie de la politique sociale du chef de l’Etat et le gouvernement s’est donné pour vision d’éliminer le paludisme au Cameroun d’ici 2030. C’est-à-dire qu’il est question de parvenir à l’émergence en 2035 sans paludisme. Pour y arriver, le ministère de la Santé publique a élaboré un plan stratégique qui prend en compte toutes les interventions susceptibles de nous conduire vers l’élimination du paludisme. Dans ce plan stratégique, nous avions un budget estimé à plus de 300 milliards de F pour cinq ans. Mais pour la période de 2021-2023, il fallait mobiliser près de 230 milliards de F.

Malheureusement, nous avons juste réussi à mobiliser la moitié. C’est pourquoi, nous estimons à 100 milliards de F le gap à combler. Dans ce même montant, nous avons recensé les catégories d’interventions qui bénéficieront de ce financement. Au rang desquelles : la lutte anti-vectorielle, la lutte anti-larvaire et l’amélioration de la prise en charge des populations.    

Ces fonds sont indispensables pour mener à bien les activités de lutte contre le paludisme, de manière à impacter véritablement la vie des populations. Que comptez-vous faire pour que ce gap soit comblé ?
Ce n’est pas forcement nous qui allons collecter ces fonds. On porte le plaidoyer à l’attention des autorités et nous espérons que le gouvernement va, comme d’habitude, regarder cette situation de près. A cet effet, le premier grand axe de mobilisation c’est l’augmentation du financement de la santé. L’objectif étant de passer de 5 à 15% du budget national. Ce qui permettra au Minsanté de dégager les fonds nécessaires pour la lutte contre le paludisme. Le deuxième axe repose sur l’engagement des autorités locales et des leaders à dégager des ressources additionnelles. Enfin, à l’ère de la décentralisation, les communautés et les magistrats municipaux peuvent s’organiser à travers les fonds communaux et même avec les élites pour mobiliser d’autres ressources.  
Jusqu’à présent certaines régions n’ont toujours pas bénéficié de la dernière campagne de distribution de Milda. Doivent-elles désespérer ?
Quand les ressources se font rares, nous ciblons les régions les plus exposées au paludisme lorsqu’il...

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