« Cette action peut booster les performances d’Elecam »

Dr Ramsès Tsana Nguegang, enseignant de Science politique, Université de Douala.

Plusieurs partis politiques (SDF, PCRN, RDPC, FDC, etc.) viennent de lancer une plateforme commune pour booster les inscriptions sur les listes électorales. Comment appréciez-vous cette initiative ?
Le changement d’approche que l’on observe avec la création de ce regroupement des partis peut être apprécié sous deux angles. Il s’explique par le constat d’une désaffection des Camerounais pour la chose politique et le peu d’engouement des citoyens pour l’inscription sur les listes électorales, d’une part, et, d’autre part, par le fait qu’on a souvent reproché aux partis d’opposition de travailler en rangs dispersés. Se constituer en une plateforme pour inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales est donc une occasion pour ces partis de montrer aux populations qu’ils sont à leur écoute, qu’ils prennent en compte leurs critiques et qu’ils peuvent leur faire confiance à nouveau. Ce changement d’approche est aussi une façon de reconnaitre que le peuple (citoyen) est le véritable détenteur du pouvoir, et toute conquête de celui-ci passe par sa mobilisation et sa participation conventionnelle. Et l’une des étapes principales de cette participation est précisément l’inscription sur les listes électorales.
Quelles peuvent être les chances de succès de cette opération ?
Lorsqu’on se rappelle des résultats obtenus par les différentes coalitions des partis d’opposition, tant au niveau local que national, l’on peut affirmer que celle-ci pourrait avoir un succès mitigé. Si les citoyens camerounais ne s’intéressent plus à la politique à cause de l’individualisme, l’égoïsme des partis et le manque de solidarité de leurs leaders, l’on peut penser que le regroupement de partis pour défendre cette « cause commune » poussera les populations à s’inscrire sur les listes électorales. Mais lorsqu’on se souvient que dans toute action collective il y a toujours des passagers clandestins qui ralentissent la marche, lorsqu’on sait qu’il y a une différence entre ce qui se dit sur la scène et ce qui se fait en coulisses, on peut penser que si la plateforme permettra d’augmenter le nombre d’inscrits sur les listes électorales, ces inscriptions risquent de ne pas être massives comme l’affirment ses promoteurs. 
L’initiative est portée par les jeunes des partis politiques impliqués. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
La cible principale des acteurs politiques camerounais c’est la jeunesse. Celle-ci représente en effet la partie la plus importante de l’électorat camerounais. Ce n’est donc pas un hasard si le champ lexical de la jeunesse est abondant dans le discours politique, tant en période électorale qu’entre deux &eacu...

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