« Une panoplie de facteurs y contribue »

Valère Merithe Mbang, sociologue.

Qu’est-ce qui peut, selon vous, justifier un accès des violences dans les foyers conjugaux aujourd’hui alors que les deux partenaires se sont promis amour et protection pour toute la vie ? 
Les violences conjugales peuvent s'entendre comme étant tout acte verbal ou physique observé sur l’un des conjoints, femme ou homme. Mais il faut relever ici que les femmes sont plus victimes des violences conjugales. La violence fondée sur le genre et en particulier sur la femme demeure une manifestation des plus fortes des rapports de pouvoirs inégaux entre femmes et hommes. L'auteur de cet acte est la cause première du fait de son dérapage. A cet effet, notons de nos jours qu'en société, la violence fondée sur le genre ne s'appréhende pas sur un facteur unique car une panoplie de facteurs y contribue. Il y a les facteurs culturels : les conséquences patriarcales et sexistes confèrent une légitimité à la violence en ce sens qu’elles assurent la domination et la supériorité des hommes. La tradition religieuse et historique est un autre facteur occasionnant ces violences. Selon une religion que je ne citerais pas ici, les châtiments corporels infligés aux femmes ont été approuvés en vertu du principe selon lequel l'homme avait le droit d'autorité et de priorité sur sa femme. Sur le plan économique, le manque de ressources place généralement l’époux ou l’épouse en situation de vulnérabilité en ce sens qu'il ou elle devient un objet de consommation et est mal considéré (e) du fait de son non apport dans le foyer par conséquent, maltraité (e) à tout moment.
Le silence est l’arme la plus meurtrière dans les cas de violences conjugales. Pourquoi les victimes et les témoins de ces actes ont tendance à ne pas en parler ? 
Les victimes ne se livrent pas à la dénonciation pour plusieurs raisons indépendamment de leur volonté. D’aucuns éprouvent de la honte : c'est le premier facteur du silence car les victimes ont honte du regard d'autrui qui les rejette en société sous le prétexte d'objet souillé. Il y a aussi la honte d'être non compris par les siens et la société. La peur des représailles de son bourreau, la peur de s'engager dans un combat qui nécessite beaucoup d'énergie et de combativité, la peur de passer pour une personne facile sans retenue. Et certaines victimes gardent aussi silence dans l’espoir d’un changement meilleur. Surtout lorsque la victime éprouve de l’amour pour son partenaire. Se campant sous le slogan : « pour le meilleur et le pire », ignorant le danger imminent et fatal qui pourra surgir à travers ces violences. 
Quelles sont, selon vous, les mesures à envisager pour freiner ou décourager les ardeurs des bourreaux ? 
Les solutions pouvant freiner cette escalade peuvent être entre autre, le fait de rendre la justice ...

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