Produits Made in Cameroon : consommer local est-il un luxe ?

La question de l’accessibilité et de la disponibilité de ces productions du terroir est récurrente.

La récente actualité sur la production du pain à base de farines locales par une boulangerie de Yaoundé a ramené au goût du jour la question de l’accessibilité des produits Made in Cameroon pour le Camerounais moyen. Sous le post Facebook de Carine Andela, fondatrice de l’Association des entrepreneurs ingénieux d’Afrique et véritable porte-voix des produits locaux, annonçant la disponibilité de ce pain ainsi que les prix, c’est presqu’en cœur que les internautes se sont offusqués du coût « élevé » de ces produits. Ces pains à base de farine de patate, de maïs et de manioc sont vendus à 500F. Beaucoup trop cher selon les consommateurs. « Avec le niveau de vie actuel, combien de Camerounais peuvent s’en acheter à ce prix-là ? Au stade actuel, le Made in Cameroon ne vise pas les consommateurs locaux », affirmait un internaute. « Voilà le problème du Made in Cameroon, jamais au niveau du Camerounais moyen », s’offusquait un autre. Certains, bien que confirmant la qualité de ces pains (250g), n’ont pas tardé à faire la comparaison avec le prix de celui à base de farine de blé qui coûte 150F. 
En effet, pour qui a l’habitude de faire un tour dans les foires et autres lieux d’exposition des produits locaux, il faut parfois casser sa tirelire pour s’offrir quelques-uns de ces produits. « L’artisanat a un prix », rétorquent souvent certains. C’est peut-être à ce niveau que se situe tout le problème. Le Made in Cameroon est encore dans sa phase artisanale avec tout ce que cela peut entraîner comme contraintes. D’après Jean-pierre Mbanga, producteur, plusieurs facteurs peuvent en effet justifier cette situation. « Le secteur primaire c’est-à-dire celui de l’agriculture et de l’élevage, n’est constitué que de 0,2%. Une statistique qui démontre la rareté en termes de matières premières et, par ricochet, le coût élevé de celles-ci sur le marché intérieur vu que les meilleurs offrants sont généralement ceux venus des pays voisins. En outre, l’acquisition des machines de transformation reste un challenge important pour les acteurs du secteur secondaire étant donné qu’ils ont très souvent recourt à leurs fonds personnels pour acquérir ces dernières. La main d’œuvre qualifiée pour travailler avec ces machines reste aussi parfois une denrée rare à cause du manque criard de formation », explique-t-il. 
A côté de cela, il y a le packaging qui est un véritable obstacle compte ...

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