Malades mentaux errants: Un mal fou

Malgré différentes initiatives des pouvoirs publics ou de la société civile, difficile de contenir le phénomène.

C hristelle N., n’a plus de nouvelles de son frère cadet, victime de troubles mentaux, depuis des années. La dernière fois qu’elle dit l’avoir aperçu, c’était en 2016 au carrefour Messassi à Yaoundé. Cette abesence semble ne plus inquiéter les membres de la famille. « Il a d’abord commencé par parler seul en route, puis il devenait de plus en plus violent. Quelques mois après, il se déshabillait en pleine rue. On s’est dit qu’il a dû tremper les mains dans des choses louches », raconte cette dernière. Une conclusion sur laquelle Virginie et ses proches ne cessent de s’appuyer six ans après que son frère, qui doit célébrer ses 31 ans cette année, a disparu, poussé par une crise de démence.

Tout comme le frère de Christelle, des malades mentaux errent encore dans les rues de la capitale, et ce, dans plusieurs villes du pays. A Yaoundé, du carrefour Tsinga au lieu-dit « Mokolo en bas » par exemple, les victimes sillonnent les quartiers, fouillent les poubelles et dorment en pleine chaussée. L’un des plus célèbres étant installé non loin de la gare routière. Dreadlocks sur la tête, vêtements délavés, l’homme aux allures de chanteur de reggae fait l’objet de toutes les suspicions. Entre méfiance, railleries et abandon, les victimes de troubles psychiatriques sont souvent rejetées. Dans les familles, la situation s’avère encore plus critique. Les malades mentaux sont délaissés et sont considérés comme des personnes à craindre. D’autres se retrouvent enchaînés dans des cages ou de vieux véhicules abandonnés. Hormis l’abandon, les malades mentaux font désormais aussi l’objet de convoitise. D’aucuns les considèrent alors comme des appâts pour obtenir de l’argent en abondance dans des cercles mystiques.

Pour préserver ces malades et leur donner une autre chance de vivre comme tous les autres en société, la Communauté urbaine de Yaoundé, en partenariat avec le ministère de la Santé publique a lancé depuis le 5 mai 2021, une campagne de sensibilisation pour la prise en charge communautaire des personnes atteintes de troubles mentaux. A ce titre, près de 30 bénévoles sillonnent les sept arrondissements de la ville à la recherche de potentiels victimes. Malgré les moyens de locomotion limités et le matériel d&...

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