A l’épreuve de la réalité

« opérationnelle » sur le papier depuis 2016, la FAA fait face à l’insuffisance de moyens. La question de légalité est aussi un grand frein.

Le 5 janvier 2017, l’Union africaine se dote d’une base logistique pour la Force africaine en attente (FAA). L’acte constitutif de ce bras séculier de l’UA est acté depuis 2002 et reconnue comme opérationnelle en 2016. Le site de la base logistique site est à Douala et est inauguré ce jour-là par le Premier ministre, Philémon Yang. Il est constitué d’entrepôts pour du matériel militaire nécessaire pour le déploiement lors des opérations de soutien à la paix de l’Union africaine (UA).
Mais ce qu’il faut d’emblée savoir, c’est que la FAA n’est pas une troupe stationnée. Elle se compose de contingents sélectionnés par les différents Etats, formés pour des missions communes et pouvant être déployés rapidement. Les cinq régions du continent (Afrique australe, de l’Est, du Nord, de l’Ouest et centrale) constituent les différentes brigades de 5000 membres chacune. La FAA a vocation à assumer les missions d’observation, de supervision, de soutien à la paix. Elle intervient dans un Etat membre, dans des circonstances graves, pour rétablir la sécurité, conformément aux dispositions de certains articles l’acte constitutif. Le déploiement peut aussi être préventif, afin d’éviter un conflit ne s’aggrave. L’autre mission de la FAA est le désarmement et la démobilisation après les conflits. Elle joue aussi le rôle d’assistance humanitaire pour atténuer les souffrances des populations civiles, dans les zones de conflit. 
Les difficultés
Une feuille de route adoptée par l’Union africaine en 2005 a énoncé comme objectif l’opérationnalité de la FAA avant 2010. Or, ce n’est qu’en janvier 2016 qu’on a déclaré qu’elle avait atteint sa pleine force opérationnelle lors du sommet de l’UA à Addis-Abeba. Dans l’ensemble, on peut constater un « véritable décalage entre le discours et la réalité, entre le concept élaboré en 2003 et le processus de la mise en œuvre effective ». La lenteur de la mise en œuvre est surtout due à trois facteurs : 
Premièrement, de nombreuses questions de compétence continuent de se poser. Même si l’approche régionale de la FAA est dotée de nombreux avantages, il faut bien délimiter les compétences des organisations régionales, qui servent de fondation aux cinq brigades régionales, et celles de l’Union africaine. De plus, il se pose la question de la légalité d’un déploiement de la FAA en absence du mandat donné par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Deuxièmement, la mise en œuvre de la FAA a été entravée par le budget restreint de l’UA et des organisations régionales. ...

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