« La fréquence des accidents a considérablement baissé »

Divine Mbamome Nkendong, directeur des Transports routiers au ministère des Transports.

De nombreuses actions ont été engagées par le ministère des Transports pour réduire le nombre d’accidents mortels sur nos axes routiers : réforme du permis de conduire, introduction de la visite technique, renforcement de l’arsenal contre l’excès de vitesse. Quel bilan à ce jour ? 
Le bilan des actions engagées par le ministère des Transports pour réduire le nombre d’accidents mortels sur nos axes routiers est évolutif en termes de performances. Cela se démontre à travers le rapport de la situation globale des accidents au Cameroun, qui indique que la fréquence des accidents de la circulation routière a considérablement baissé sur nos routes. Nous sommes ainsi passés de 3 525 accidents et 1 588 personnes tuées en 2011 à 2 107 accidents et 963 personnes tuées en 2021.
Malgré les différents mécanismes mis en place, les hécatombes sont toujours récurrentes sur nos routes. Le dispositif actuel vous semble-t-il suffisant ?
Comme évoqué plus haut, la situation accidentogène du pays a considérablement baissé grâce à l’armada du dispositif de lutte contre les accidents mis en place au fil du temps. A date, nous enregistrons quelques cas isolés d’accidents qui ont un caractère retentissant au regard de leur nature et de leur fréquence réduite. D’où l’impression que nous assistons à une récurrence du phénomène des accidents de la circulation. Ce qui, d’ailleurs, nous permet d’affirmer que le dispositif est efficace mais pas suffisant, car notre objectif est d’obtenir zéro accident de la circulation routière. Et tant que cet objectif ne sera pas atteint, la recherche de nouvelles solutions sera permanente.    
Où en est-on avec le projet du permis de conduire à points qui était présenté comme une solution efficace pour la répression des infractions commises par les conducteurs ?
Ce qu’il faut dire concernant le permis à point est que nous avons achevé l’architecture technologique qui porte ce système. A date, nous évoluons vers la prochaine étape qui est l’élaboration du cadre juridique lié à sa mise en œuvre effective. Toutefois, avec l’application de la mesure « tolérance zéro » en matière de sanction en cas d’infraction au Code de la route, nous disposons d’une alternative de sanction aussi dissuasive et efficace que le système du permis à point. 
Ne faut-il pas changer de paradigme en durcissant les mesures ? 
Nous en sommes là aujourd’hui. Ce changement se justifie par la révision de la stratégie nationale de sécurité routière, qui a été ponctuée par l’entrée en vigueur de la nouvelle stratégie contenant des mesures plus adaptées à la lutte contre les accidents de la circulation routière et le rôle de chaque acteur ou partie prenante en la matière. 
Les gros porteurs sont souvent impliqués dans ces hécatombes. N’est-il pas temps de frapper du poing sur la table pour une prise de conscience effective des conducteurs ?  
Il convient de préciser que diverses actions sont engagées pour faire face à la problématique des accidents causés par les gros porteurs. Au-delà de l’organisation des campagnes spéciales de prévention et sécurité routières sur l’ensemble du territoire national avec accent mis sur ces derniers, nous notons la formulation par le ministre des Transports d’un certain nombre de directives à l’endroit des gros porteurs. Notamment l’imposition des durées moyennes par trajet sur les axes routiers réputés accidentogènes ; l’intensification des contrôles routiers au respect de ces mesures avec la création des unités de veilles permanentes et l’implication forte des Administrations concernées (Police et Gendarmerie nationale) ; la mise à disposition dans les dix régions des radars fixes et semi-portatifs pour adresser le phénomène des excès de vitesse sur nos routes, qui est la première cause des accidents de la circulation routière au Cameroun. Sans oublier des alcootests chimiques et électroniques pour lutter contre la consommation d’alcool ou toutes autres substances psychoactives au volant, qui sont la deuxième cause des accidents de la circulation routière au Cameroun, entre autres.
Au-delà des visites de routine, le contrôle de la conformité des agences de transport interurbain est-il assez rigoureux (aménagement de l’espace) ? 
Il existe un plan annuel d’audit des compagnies de transport routier interurbain de personnes conformément aux dispositions du cahier de charges pour la régulation de l’activité de transport routier interurbain de voyageurs, qui int&egra...

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