Multiculturalisme: une opportunité à saisir

La diversité du Cameroun est saisissante. En guise d’illustration, prenons l’aspect socio-culturel : deux langues officielles, l’anglais et le français, héritées de la double colonisation britannique et française ; environ 250 ethnies ; 236 langues dénombrées par les linguistes camerounais parmi lesquelles une centaine standardisables ; plusieurs langues véhiculaires à l’échelle locale ou régionale, par exemple le pidgin ; une mosaïque de peuples organisés en communautés différentes, selon qu’ils se trouvent dans les zones forestières, dans les grassfields ou dans les zones de savane ; des dizaines de confessions religieuses officiellement reconnues cohabitent dans la tolérance. Cette diversité a généré une multitude d’expressions de cultures nationales, une variété de traditions. Elle est l’une des caractéristiques de l’identité du Cameroun. Le mot multiculturalisme exprime et résume cette diversité culturelle, une des richesses de notre pays.
L’importance de la mise en valeur de cette richesse, sur tous les plans (patrimonial, économique, touristique, culturel…) n’échappe ni aux communautés nationales qui la traduisent de diverses manières lors de leurs manifestations culturelles à l’instar du Ngondo, du Nguon, de la fête du coq ou du festival Bikut-si, ni aux pouvoirs publics. Au demeurant, le président Paul Biya exprimait déjà cette vision dans son essai politique intitulé « Pour le libéralisme communautaire » publié en 1987. Dans cette perspective, le décret présidentiel portant création, organisation et fonctionnement de la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme est à la fois un cadre propice et une opportunité idoine pour les cultures, les langues et les traditions de notre terroir. Malgré des initiatives parcellaires, il n’est un secret pour personne, comme l’a révélé la Société internationale de linguistique (SIL),  que beaucoup de langues maternelles et de nombreuses traditions se perdent au fil des générations.
Il y a lieu de relever tout de suite que la création de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ne phagocyte, ni n’étouffe les attributions respectives dévolues aux autres institutions qui exercent des compétences dans ces domaines, à l’instar de certains départements ministériels comme la Culture,  l’Enseignement supérieur  ou la Recherche. Organe consultatif, elle apparait comme un atout supplémentaire et un cadre spécifique conceptuel et pratique pour mettre davantage d’accent sur les cultures et les traditions camerounaises. Elle vient renforcer l’existant. Au-delà des missions d’études, de projets, de promotion, de se...

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