CAN 2017: demi-finalistes !

Commentaire.

Rarement, sinon jamais, une équipe des Lions indomptables n’avait quitté le pays pour une Coupe d’Afrique des Nations avec une cote de popularité si basse. Le traditionnel match d’au revoir livré avant le départ du Cameroun s’était d’ailleurs déroulé dans un stade Ahmadou Ahidjo aux trois quarts vide. Preuve qu’à la veille de cette 31e CAN, l’équipe nationale ne bénéficiait que d’un soutien psychologique très relatif. Chez les supporters, il y avait, au mieux, cette espèce d’indifférence consécutive aux dernières prestations en dents de scie des Lions indomptables. Beaucoup n’attendaient rien de cette CAN. Et au pire, le pessimisme affiché de bon nombre de Camerounais. Reconnaissons-le : nous n’étions pas nombreux à croire en cette bande de jeunes gens qui s’en allaient défendre le vert-rouge-jaune national là-bas au Gabon. Le tout dans un concert inédit de quolibets. Des railleries souvent alimentées par la bonne prestation des Lionnes à la CAN féminine quelques semaines plus tôt. Face à ces moqueurs qui suggéraient que l’on emmène quelques joueuses de l’équipe féminine pour « renforcer » les Lions, Hugo Broos, Benjamin Moukandjo et les autres ont ravalé leur orgueil et s’en sont allés, le cœur à l’ouvrage, malgré tout.
Les voilà donc demi-finalistes ! Carrément. On les disait « inconnus au bataillon »,  sans talent, sans rage de vaincre. Mais voici que des individualités émergent, comme un cinglant démenti par les faits : le précieux Fabrice Ondoa, le virevoltant Christian Bassogog ou encore l’engagé Oyongo Bitolo. Mieux encore, les Lions indomptables version 2017, à défaut d’être une constellation d’étoiles, compensent si bien leurs défauts par leur solidarité et leur force mentale, rappelant à tous que le football est avant tout un sport collectif. Et démontrant qu’ils ont bien dans leurs tripes, ce fameux fighting spirit dont on les disait totalement dépourvus. ...