« Cet arrêté ouvre un boulevard d’opportunités d’emploi »

Pauline Irène Nguéné, ministre des Affaires sociales.

Madame le ministre, en mai dernier, le Premier ministre a pris un arrêté accordant la dispense d’âge aux personnes handicapées lors des recrutements dans la fonction publique de l’Etat. Comment doit-on comprendre cet acte du chef du Gouvernement ?
Cet important acte du Premier ministre, chef du Gouvernement a reçu un accueil fort enthousiaste eu égard aux nombreuses réactions positives enregistrées. En effet, à la faveur de l’arrêté N°040/PM du 19 mai 2022 fixant les modalités d’octroi de la dispense d’âge aux personnes handicapées lors des concours administratifs et des recrutements à la Fonction publique de l’Etat, la dispense d’âge est devenue automatique car, désormais, l’acte d’ouverture du concours ou du recrutement doit comporter une disposition accordant d’office la dispense d’âge aux personnes handicapées. Cette dispense d’âge est accordée pour un plafond de cinq (05) ans maximum au-dessus de la limite d’âge prévue par l’acte d’ouverture du concours ou du recrutement. Mais faut-il le relever, au-delà de la seule question de dispense d’âge, il faut souligner que cet arrêté vient ouvrir un boulevard d’opportunités d’emploi pour l’ensemble des personnes handicapées candidates à un concours administratif ou à un recrutement dans la fonction publique. Nous avons d’ailleurs programmé ce jour une concertation intersectorielle à laquelle sont associées les organisations de personnes handicapées à l’effet d’assurer une appropriation par tous les acteurs des dispositions pertinentes de cet acte et d’identifier les actions concrètes à prendre pour garantir l’effectivité de ces nouvelles mesures, en prélude au lancement imminent des divers concours ou recrutements envisagés. 
Au sein de l’opinion publique, des voix s’élèvent cependant pour dire que les lois et règlements seuls ne suffisent pas pour améliorer significativement la situation des personnes handicapées. Quelles sont les actions concrètes de protection sociale de cette catégorie vulnérable ? 
Le renforcement des institutions spécialisées dans la prise en charge des personnes vivant avec un handicap est l’une des orientations majeures en matière de protection sociale de cette cible. A titre d’exemple, la création en 2020 du Centre de Réhabilitation des Personnes Handicapées de Maroua, par un décret du chef de l’Etat. Les travaux de construction des infrastructures dudit Centre sont achevés et son équipement est en cours avec l’appui de la coopération italienne. La rénovation du Centre National de Réhabilitation des Personnes Handicapées Cardinal Paul-Emile LEGER d’Etoug-Ebé (CNRPH). Les travaux en cours, avec le concours de la coopération marocaine incluent la réfection des infrastructures et les équipements, en vue de hisser le plateau technique au niveau des standards internationaux. La réfection progressive des infrastructures du Réhabilitation Institute for the Blind à Buea (RIB), qui a reçu pour cela des dotations en investissement pour les années 2019, 2021 et 2022. Et la remise en état des infrastructures du Centre Bobine d’Or à Yaoundé-Ekounou, spécialisé dans l’encadrement des jeunes filles en situation de handicap, et démunies, qui a bénéficié en 2021 et 2022 des dotations conséquentes. 
Le développement de ces institutions ne semble pas apaiser le sentiment d’exclusion sociale de cette catégorie de population. Y a –t-il des mesures plus générales visant à faciliter l’accès des personnes en situation de handicap aux services sociaux de base au Cameroun ? 
Dans le domaine de la santé, nous pouvons citer la formation et la spécialisation depuis 2019 de 115 personnels techniques à la Faculté des Sciences de l’Université de Maroua suivant un accord de partenariat avec mon département ministériel. Parmi lesquels des ergothérapeutes ; des orthophonistes ; des physio-kinésithérapeutes ; des orthoprothésistes ; des psychoneuromotriciens. Il s’agit d’un relèvement inédit du niveau technique des prestations offertes dans la réadaptation médicale et la rééducation fonctionnelle des personnes handicapées, avec des spécialités jusque-là peu ou pas disponibles au Cameroun. Dans le domaine de l’éducation, tous les partenaires internationaux, la société civile et les administrations sont mobilisés pour faire de l’éducation inclusive une réalité au Cameroun. A tous les niveaux d’enseignement, des dispositifs existent pour faciliter l’accès des enfants handicapés à l’éducation, et à la formation professionnelle. Ces mesures qui dans certains cas sont aussi applicables aux enfants nés de parents handicapés indigents, concernent également les étudiants, qui bénéficient de l’exonération des frais exigibles dans les Universités d’Etat, et des facilités pour leur accès aux œuvres universitaires. Dans le domaine de l’accessibilité aux infrastructures et à l’habitat, même si la situation n’est pas encore idéale, force est de reconnaitre que les marchés d’infrastructures et d’édifices publics comportent de plus en plus des clauses t...

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