« Le Cameroun est un partenaire stratégique »

La déclaration liminaire du président Emmanuel Macron, à la conférence de presse d’hier.

« Je tenais à vous dire tout le bonheur qui est nôtre, ma délégation et moi-même, d’être parmi vous au Cameroun, et je tenais à vous remercier pour l’accueil que vous nous avez réservé.  Ce déplacement, vous l’avez parfaitement dit, président, marque pour nous un moment important. Et ce n’est pas un hasard en effet, si j’ai choisi de venir dans votre pays pour la première étape de cette petite tournée africaine ; la première depuis ma réélection. D’abord, du fait de la profondeur de la relation franco-camerounaise et du caractère exceptionnel de l’amitié entre nos deux pays. Ensuite, parce que le Cameroun est un partenaire stratégique en Afrique centrale, région avec laquelle je souhaite justement consacrer plus de temps lors de ce second quinquennat. Enfin, parce que je dois le dire, je suis très admiratif de la jeunesse camerounaise. Nous en avons longuement parlé. Le niveau d’excellence des jeunes diplômés camerounais, les talents qui sont ici présents sont une fierté pour le pays. Et je pense que le rôle de la France est justement d’aider au maximum à leur donner une place et leur permettre de réussir. 
Cette relation forte et ancienne qui unit la France et le Cameroun se traduit par une coopération exceptionnelle. Nos priorités communes ont fait du Cameroun l’un des premiers partenaires de l’Agence française de développement. Aux côtés du gouvernement camerounais, elle a financé de projets à hauteur de 2 milliards d’euros ces dix dernières années. Et les quelques 200 entreprises françaises présentes dans le pays, actives dans tous les secteurs participent au dynamisme de votre économie. C’est une force pour nous tous. 
Alors, cette présence française a été concurrencée ces dernières décennies par d’autres, c’est bien normal. Il nous appartient d’être meilleurs, plus efficaces. Nous devrons ensemble aussi œuvrer à une plus grande transparence des marchés, à une plus grande efficacité collective. Là aussi, nous en avons longuement parlé. Mais, je souhaite que l’on puisse diversifier cette coopération, au-delà des grandes infrastructures et des commodités, qu’on puisse regarder dans les domaines de l’agriculture, de la formation, du numérique, et également des industries culturelles, créatives et du sport, comment faire davantage. C’est d’ailleurs le sens de la délégation qui m’accompagne. 
Je salue également la qualité de notre coopération de sécurité et de défense. Là aussi, nous voulons la renforcer, en particulier en matière de formation. J’ai bien pris note de vos demandes, président, et cette coopération, c’est celle qui nous permet d’agir contre le terrorisme dans le Bassin du Lac Tchad. Et nous avons évidemment ensemble évoqué cette situation permettant de lutter contre le terrorisme, et de le faire en lien avec tous les pays de la région qui sont touchés par ce phénomène, comme d’ailleurs la France engagée depuis de nombreuses années. Nous avons également évoqué ensemble la situation de plusieurs pays dans la région, notamment la République centrafricaine et de notre préoccupation commune à l’égard des ingérences qui s’y font jour. Nous sommes également convenus avec le président Biya de continuer de travailler à l’approfondissement des liens entre nos deux pays sur plusieurs volets. En particulier en matière de développement économique, j’évoquais quelques-unes des pistes et des secteurs sur lesquels nous voulons avancer. Egalement en matière de paix, de prospérité et de stabilité. 
A cet égard, conformément à nos engagements, je tiens à renouveler, et nous en avons là aussi abondamment parlé, le soutien de la France au processus de décentralisation. Je demeure en effet convaincu, je l’ai dit au président, que la régionalisation constitue une réponse à la grave crise qui continue d’affecter le pays dans ses régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et c’est par ce processus politique de dialogue, de réformes, d’avancées, de conciliation qu’une solution durable pourra être trouvée. Cette volonté d’avancer ensemble, nous l’avons aussi constaté dans le domaine de la sécurité alimentaire. Juste après notre échange, j’aurais l’occasion de retrouver plusieurs de nos délégations de nos ministres pour avancer dans cette direction. La hausse des cours des matières premières, les difficultés d’approvisionnement dans un contexte d’inflation qui, pour partie, étaient dues à une reprise non coordonnée mondiale, mais qui a été largement aggravée par la guerre lancée par la Russie en Ukraine, n’épargne ni l’Afrique, ni le Proche et le Moyen-Orient, ni l’Europe. Et alors même que nous sortons à peine de la crise liée au Covid-19, ce conflit met à l’épreuve directement nos économies, et en particulier la vôtre. C’est pour faire face à ...

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