Cameroun-France : une diplomatie magistrale

La visite officielle que vient d’effectuer au Cameroun le président français Emmanuel Macron est un succès sur toute la ligne, avec, à la manœuvre, le stratège Paul Biya.

Les observateurs des relations franco-camerounaises ne s’y méprendront pas. En invitant au Cameroun le président français, Emmanuel Macron, le chef de l’Etat, chef de la diplomatie camerounaise, en a surpris plus d’un. Car à vrai dire, sauf pour les géomanciens, rien ne présageait un tel retournement de situation dans la relation franco-camerounaise pas si simple parce que marquée par des hauts et des bas. C’est, en réalité, du « Je t’aime, moi non plus » pour deux pays qui ont des liens anciens et profonds, mais qui se singularisent dans la géopolitique de l’ancien pré carré par le fait que juridiquement, le Cameroun n’a jamais été une colonie française. Il a plutôt été un territoire arraché à l’Allemagne à la fin de la première Guerre mondiale et que la France a administré sous le mandat de la Société des nations et sous la tutelle de l’Organisation des Nations unies. Cette exception camerounaise lui a permis, pourquoi ne pas le souligner avec force, d’avoir aujourd’hui les coudées franches dans la conduite de sa politique étrangère.                                      
En d’autres termes, le fait de n’«être la chasse gardée de personne » s’est traduit, au fil des années, par la liberté qu’a eu le Cameroun, sous la conduite éclairée de Paul Biya, de nouer des liens diplomatiques avec les pays qu’il a librement choisis en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique, etc. Une posture qui n’a pas toujours été vue d’un bon œil. D’autant plus que la diversification des partenaires s’est traduite par la perte des parts de marché des « premiers occupants ». Les journalistes français n’ont ainsi pas manqué de faire constater mardi dernier à Paul Biya qu’au cours des 30 dernières années, les parts de marché des entreprises françaises au Cameroun sont passées de 40% environ à près de 10% de nos jours. Une pilule pour le moins difficile à avaler. La faute, diront certains, aux nouveaux venus qui ont su tirer leur épingle du jeu et surtout, à celui qui a créé les conditions pour que cette perte d’influence se produise.                                                                                                                                     
Quoi qu’il en soit, on ne peut s’empêcher de relever que sous le premier mandat d’Emmanuel Macron, le Cameroun n’occupait pas sur ses tablettes la place qu’il mérite. On aurait même pu penser qu’il y avait une certaine distance entre les autorités des deux pays. Une espèce de coup de froid que n’ont pas aidé à réchauffer les différentes sorties médiatiques du président français interpellé par des activistes de la diaspora, sur un ton jugé condescendant et peu diplomatique du point de vu...

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