Dédicace : voile levé sur ces héroïnes cachées

Deux heures d’hommages à celles qui, dans les années 30 et 60, ont su faire fi de leur statut de « sexe faible » pour imposer leurs choix. Dr Christian Mbarga, alias Alaka Mbarak, auteur des deux romans intitulés : « Ngono Anne, héroïne » et « Ces bouts de vies de femmes enfouis » s’est donné la lourde charge le 4 août dernier à Yaoundé, de retracer les parcours à la fois atypique et remarquable de ces deux Camerounaises. Des histoires tirées des faits réels, d’après l’auteur et meublées d’anecdotes. 
Le public a tout d’abord découvert l’histoire de Ngono Anne, fruit d’une idylle entre le major allemand Hans Dominik et la reine du peuple Sanaga Manga Ndjomo. La princesse décide, dès sa majorité, de s’insurger contre les violences infligées aux siens. Ce combat lui vaudra la prison. C’est à sa sortie en 1936, qu’elle engage 22 ans de bataille contre l’ordre colonial. Ngono Anne en a tellement après cette société patriarcale qu’elle qualifie de brutale et raciste, au point de s’opposer au mariage. Et ce, malgré de nombreuses propositions. Unique enfant à sa mère, la princesse Batsenga se refuse à donner une descendance à Manga Djomo jusqu’à son décès à l’âge de 50 ans. Le second ouvrage intitulé : « Ces bouts de vies de femmes enfouis », a permis aux amoureux des lettres de découvrir le périple d’une jeune étudiante camerounaise qui bénéficie d’une bourse d’un an au Canada dans les années 60 pour faire un master en histoire. Face à la qualité de ces productions, l’Université de McGill propose à cette épouse, dont le mari et l’enfant de trois ans sont restés au pays, de prolonger son séjour pour entamer une thèse de doctorat Ph.D. Rongée par le désir d’être la première femme docteure en histoire nord-américaine en Afrique centrale, Biako, l’héroïne, décide contre toute attente de poursuivre son rêve.  &n...