« Ce secteur a connu beaucoup de péripéties »

Jean Jacques Yatcha, président de l’Association nationale des exploitants à la sauvette au Cameroun.

Comment se porte le secteur de la vente à la sauvette en ce moment ?
Aujourd’hui, le secteur se porte mal parce que la consommation a chuté. Résultat, les activités ne marchent plus comme auparavant. Le phénomène de la crise qui sévit actuellement a rendu les choses très compliquées car les recettes ont baissé. Et la construction des hangars pas accessibles à tous est encore venue compliquer les choses. Dans les années 90 et 2000, il y avait beaucoup d’espoir et je parle en connaissance de cause car moi-même, je suis parti de l’université en 87-88 et je me suis d’abord intégré dans les petits commerces. J’ai vu que le peu de jeunes que nous étions, s’en sortait pas mal. Certains grands hommes d’affaires du pays ont commencé par la vente à la sauvette. Toutefois, ce secteur a connu beaucoup de péripéties. Il y a eu des moments d’incompréhension avec le gouvernement. Mais nous avons mobilisé nos membres tout en les conseillant de ne pas se décourager face à cette étape passagère. Parce que nous sommes en train de nous battre pour que la classe politique puisse reconnaitre l’importance de notre secteur dans l’économie du pays. 
Comment survit-il face à la prolifération des prêt-à-porter et de la tendance à la mode Made in Cameroon ?
Le secteur ne souffre pas face la prolifération des prêt-à-porter et de la tendance Made in Cameroon car, la vente à la sauvette est très riche en activité et en couleur. L’on a tendance à penser que la vente des vêtements à la sauvette se limite à la friperie, mais c’est une perception erronée. L’on retrouve également les fabrications locales. Même les prêts à porter existent à la sauvette. C’est ce qu’on appelle communément le « Man shopping » où certains font dans la friperie de premier choix et même les articles neufs. Les vendeurs de vêtements ont beaucoup de production du Made in Cameroon. Il faut seulement que le gouvernement leur donne des moyens d’organiser des plateformes de partage et de communication qui pourraient faciliter l’approvisionnement en produits locaux. Cependant, il faudrait encourager l’introduction des produits Made in Cameroon dans la vente à la sauvette car nous pouvons passer par là pour valoriser nos créations locales. 
Cette activité nourrit-elle encore son homme ?
Il ne faut pas se laisser berner par le nombre croissant de personnes qui se lancent dans la vente à la sauvette. Les gens ne savent plus où aller et la vente à la sauvette est le seul bateau qui porte tout le monde sans besoin de vi...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie