Impôts-patronat : on se parle sans détour

Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) avait visiblement beaucoup à dire au Directeur général des Impôts. Et Modeste Mopa Fatoing l’a entendu hier, 14 septembre, au siège du mouvement patronal. C’était au deuxième jour de la mission de concertation Dgi-secteur privé initiée dans la capitale économique par l’administration fiscale, en vue de la préparation de la loi de finances 2023. Pour porter la voix des patrons, Célestin Tawamba, le président du Gicam, n’a pas mâché ses mots. Que ce soit pour exprimer des griefs, pour féliciter les avancées enregistrées par la direction générale des Impôts (notamment dans le sens de la digitalisation des services), ou pour fustiger les délinquants fiscaux présents dans le monde des entreprises. Opérateurs qu’il a qualifiés de « tricheurs » et de « voyous », méritant d’être « sanctionnés de manière exemplaire ».
Si le Gicam appelle au civisme fiscal, il n’en trouve pas moins que le système actuel est « confiscatoire » et « dissuasif », voire qu’il procède « par l’embuscade », entre autres récriminations. « Il ressort de notre enquête semestrielle que pour 67% des entreprises, les difficultés fiscales et douanières figurent au rang des premières contraintes qui s’exercent sur leurs activités et affectent leur moral », a indiqué Célestin Tawamba lors de sa prise de parole. « Comment comprendre que l’accès au contentieux fiscal requière la mobilisation de fonds importants, au point où souvent d’avoir à bloquer la trésorerie, pour des contribuables qui en disposent ? », a encore déclaré le président du Gicam. D’où l’appel du mouvement patronal à un assouplissement des choses, voire à « un changement de paradigme fiscal ».
Le Directeur général des Impôts, en réponse, a réfuté la perception de l’administration fiscale ainsi exprimée, et s’est voulu rassu...