Changements climatiques, risques accrus

Dans un communiqué de presse rendu public le 24 août 2022, le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, informait les différentes autorités, tous domaines confondus, de son unité administrative, des prévisions météorologiques alarmantes pou

Ceci aurait pour conséquences de mettre en péril la sécurité des populations habitant des zones à risques ou inconstructibles, tout en les exposant à des maladies comme le choléra, la typhoïde, le paludisme. L’autorité administrative avait sans doute encore à l’esprit, le glissement de terrain survenu dans la localité de Gouaché dans la ville de Bafoussam le 29 octobre 2019, lequel avait causé une quarantaine de morts. Il faut le dire, la mise en garde du gouverneur de la région de l’Ouest à l’endroit des populations de cette unité administrative peut être valable sur l’ensemble du territoire national.

Tant la défiance de l’environnement par les populations est sans cesse croissante. Des glissements de terrain, des inondations, on peut en avoir, même dans les grandes agglomérations, les flancs de collines étant devenus des lieux d’habitation de nombreuses personnes dans des villes comme Yaoundé, Douala et autres. L’occupation des zones marécageuses, pourtant interdites à l’habitat, est devenue la chose la plus banale dans le quotidien des Camerounais. Quelques pelletées de latérite sur ce qui était autrefois une rivière, et l’on croit le tour joué. On peut désormais y élever des maisons et parfois des immeubles. Plus grave, l’on va parfois jusqu’à dévier le lit des cours d’eau avec tous les risques que cela comporte. C’est pour faire prendre conscience des risques à habiter ces zones dangereuses que le législateur camerounais a adopté la loi promulguée le 21 avril 2004 par le président de la République et régissant les règles d’urbanisme au Cameroun. Celle-ci en son article 9, alinéas 1 et 2 définit les zones inconstructibles et impropres à l’habitat. «  Sont inconstructibles, sauf prescriptions spéciales, les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.); les parties du domaine public classées comme telles et les aires écologiquement protégées telles que définies par la législation relative à la gestion de l'environnement ». Par ailleurs, « Sont impropres à l'habitat, les terrains exposés à un risque industriel ou à des nuisances graves (pollutions industrielles, acoustiques etc.) et ceux de nature à porter atteinte à la
santé publique ou aux valeurs culturelles locales ». De nombreux textes d’application existent, tant sur le plan national, qu’en ce qui concerne le fonctionnement spécifique des collectivités territoriales décentralisées.

Les dérapages observés sur ces zones dangereuses sont faits au vu et au su de tout le monde. Y compris ceux qui ont la charge de veiller à la sauvegarde de ces zones que l’on sait tous dangereuses pour la sécurité et la santé des populations. Les collectivités territoriales doivent être en première ligne ici. L’on constate tout de même des descentes des équipes de ces démembrements de l’Etat sur le terrain, non seulement pour sensibiliser les contrevenants aux règles évoquées plus haut, mais aussi pour les sanctionner. Certaines de ces constructions sont détruites. Mais que représentent celles-ci par rapport aux nombreuses autres qui parviennent à passer entre les mailles du filet, du fait de la corruption qui a fait son lit dans ce secteur ? Il est souvent loisible de constater que les croix de Saint André apposées sur ces constructions sont souvent, soit « oubliées » ou simplement effacées par ceux qui sont visés. Les raisons évoquées pour l’occupation de ces espaces impropres à l’habitat sont souvent liées aux conditions de vie de plus en plus difficiles. Cela peut-il justifier que l’on prenne tant de risques, non seulement pour soi-même, mais également pour toutes les autres personnes appelées à vivre dans cet environnement insalubre ? Assurément pas ! Plus grave, certains individus sans foi ni loi s’érigent en propriétaires fonciers de ces espaces et procèdent à des ventes, sans aucune possibilité d’obtenir un titre de propriété sur l’une de ces parcelles.

La réalité des changements climatiques, dont on continue de croire qu’ils sont toujours une simple vue de l’esprit ou alors qu’ils ne concernent que les autres, nous a rattrapé. Les saisons sèches deviennent de plus en plus rudes, alors que celles p...

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