« L’amélioration des conditions des femmes rurales est une priorité »

L’éclairage de Marie Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille.

Madame le ministre, le Cameroun s’est joint le 15 octobre dernier à la Communauté internationale pour commémorer la Journée mondiale de la femme rurale. Quelle a été la particularité de cette édition ?
La particularité réside déjà dans le choix du thème de la célébration, à savoir : « Développons la production locale avec la femme vivant en milieu rural pour notre sécurité alimentaire ». Développer notre production locale est aujourd’hui, plus que jamais une nécessité, au moment où le monde fait face aux effets néfastes que la crise russo-ukrainienne engendre sur les chaînes d’approvisionnement des produits. Je ne vous apprends rien en attirant votre attention sur le phénomène d’inflation qui a cours dans nos différents marchés. Cette situation impose que nous revoyions nos stratégies d’amélioration et de valorisation de la production locale. Il est question de produire plus, de produire mieux, et surtout de consommer ce que nous produisons et de promouvoir le made in Cameroon.  Le thème de cette édition vient donc recentrer la réflexion sur la synergie d’actions à mener autour de la femme vivant en milieu rural, laquelle est un acteur clé et incontournable dans le maintien de notre sécurité alimentaire. Ce faisant, nous sommes en parfaite adéquation avec les priorités nationales de développement contenues dans la Vision 2035 du chef de l’Etat, opérationnalisées dans la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030. Nous œuvrons également pour le « renforcement de la contribution des femmes au développement économique par leur insertion aux circuits productifs et l’accès égal aux opportunités d’emploi et aux facteurs de production », axe stratégique N°3 de la politique pationale genre, en même temps que nous poursuivons la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, notamment le cinquième relatif à la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes.

A-t-on déjà des raisons de penser que l’on s’achemine vers l’autonomisation de la femme rurale au Cameroun ?
Sans doute. L’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes vivant en milieu rural se trouve au cœur des priorités du gouvernement. Et le Minproff agit aux côtés d’autres départements ministériels et avec l’appui des partenaires au développement pour :
- mieux protéger les droits sociaux et économiques des femmes vivant en milieu rural ;
- mettre en place des mesures favorables à la promotion de leurs activités ;
- les informer et renforcer leurs capacités en matière d’accès aux ressources productives, notamment l’accès et le contrôle de la terre ;
- mettre en place des mécanismes susceptibles de faciliter leur accès aux ressources matérielles modernes, aux technologies appropriées et aux autres services sociaux de base ;
- soutenir leurs entreprises par l’octroi de subventions et du matériel agricole, entre autres actions
La finalité est de promouvoir une femme au rôle social renforcé et économiquement autonome. Il est important d’accroitre la participation des femmes à la création des richesses ; que les femmes exercent et jouissent de leurs droits ; qu’elles soient créatrices d’emplois et qu’elles s’épanouissent pleinement. La femme vivant en milieu rural bénéficie des nombreuses formations dans les différents Centres de Promotion de la Femme et de la Famille. Nous les accompagnons dans la mise en place des coopératives ; nous renforçons leurs capacités entrepreneuriales et managériales en matière de gestion des Activités Génératrices de Revenus durables ; nous leur octroyons des subventions et autres appuis en matériel et intrants agricoles afin de réduire la pénibilité de leur travail et accroitre leur production.

Les opportunités qu’offre le numérique (création des comptes sur les réseaux sociaux, possibilité de se joindre à des groupes de vente…) sont-elles à la portée des femmes rurales ?
Le gouvernement promeut l’égal accès aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) entre les hommes et les femmes. Dans cette perspective, le Minproff forme les femmes et les jeunes en TIC dans les 109 Centres de Promotion de la Femme et de la Famille opérationnels sur l’ensemble du territoire national.  Je voudrais même indiquer que les TIC sont désormais un module transversal pour toutes les filières de formation des apprenant(e)s. Les femmes vivant en milieu rural doivent également s’y frotter pour apprendre à vendre et à faire connaître leur savoir-faire au monde entier. Donc, on ne peut pas nier l’importance du numérique et les avantages que les femmes rurales peuvent en tirer aujourd’hui. 
Toutefois, nous sensibilisons sur l’utilisation responsable de ces réseaux sociaux, pour que les femmes et les jeunes filles ne tombent pas dans les travers et les déviances observés ces derniers temps, par le fait de faux modèles et autres vendeurs d’illusions. 

Comment jugez-vous le degré d’appropriation des TIC par les femmes rurales ?
De manière générale, fort est de constater que les TIC sont désormais intégrées dans la vie des populations, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. En termes d’appropriation, les TIC doivent être considérées comme des ressources pouvant permettre de booster l’autonomisation économique, politique et sociale des femmes, et contribuer à l’atteinte de l’égalité des genres dans notre pays.
Il est vrai que toutes les femmes vivant en milieu rural n’ont pas encore accès à ces ressources, mais elles adhérent massivement à cette société du numérique. Comme je viens de le souligner, l’objectif est de réduire significativement ce...

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