« Nous révisons nos stratégies de communication »

Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, Comité national de lutte contre le sida (CNLS).

Pour nombre de personnes, l’infection à VIH/sida n’est qu’une simple maladie, et face à l’évolution de la prise en charge, les comportements se banalisent. Comment comprendre cette négligence des populations ?
Le VIH/sida  reste une maladie grave dans le sens où nous continuons de recevoir dans nos formations sanitaires, des malades qui arrivent au stade de maladie avancée. Nous continuons d’enregistrer dans nos hôpitaux des cas de décès liés au VIH/sida. Effectivement, malgré la baisse de la prévalence  enregistrée depuis quelques années,  nous notons une nette augmentation de l’incidence chez les jeunes dans la tranche de 20-40 ans. Ceci peut s’expliquer par plusieurs raisons. D’abord, le relâchement dans les mesures de prévention observées chez les jeunes (non utilisation du préservatif chez les jeunes garçons, faible appropriation du préservatif féminin). Ensuite, l’adoption des comportements à risque chez ces jeunes (usage des drogues qui les rend plus vulnérables, sexualité précoce, déviances…) Enfin, la faible sensibilisation de ces jeunes dans les familles, les communautés et les enseignements dispensés chez ces jeunes qui, pour la plupart n’ont pas connu les années où le VIH/sida était synonyme de condamnation à mort.

Sur le terrain, le Comité national de lutte contre le sida (CNLS) était omniprésent il y a 20 ans et un peu moins aujourd’hui. Qu’est ce qui explique cette discrétion ?
Le CNLS avait en effet été créé à cette période pour répondre à une urgence de santé publique. Nous étions en plein dans une pandémie que nous découvrions. Il n’y avait pas de médicaments disponibles pour prendre en charge les patients et la maladie faisait des ravages au sein de la population. La stratégie adoptée à cette époque était centrée sur la sensibilisation et la prévention pour le changement de comportement et cette stratégie nécessitait une grande mobilisation médiatique. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où le Cameroun est en bonne voie pour le contrôle de l’épidémie.

N’est-il pas nécessaire d’élaborer une stratégie de communication particulière en direction des jeunes qui n’ont pas connu le sida au moment où il faisait le plus de dégâts et qui ne connaissent pas forcément la dangerosité de cette maladie ? 
Aujourd’hui, avec les nouvelles approches de soins différentiés, nous avons déjà pris en compte cette particularité « jeune ». Nous sommes en train de réviser nos stratégies de communication au niveau du CNLS afin de nous adapter aux nouvelles technologies d’information et de communication qu’utilisent les jeunes à travers les différentes plateformes et réseaux sociaux. Un nouveau plan de communication est en cours d’élaboration. Il prendra en compte tous les cinq piliers de la prévention recommandés par la coalition globale pour la prévention du VIH.

De quelle nature sont les actions du Comité aujourd’hui ?
Le CNLS reste l’organe de coordination et de mise en &oel...

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