VIH/sida : gare à la banalisation !

Grâce aux différents moyens de prise en charge en constante progression, la pandémie ne fait plus si peur 40 ans après sa découverte. Pourtant, la vigilance doit demeurer.

« Philadelphia », le film américain sorti en 1993 avec comme brillant casting les acteurs Tom Hanks et Denzel Washington, témoigne du chemin parcouru sur le plan mondial dans la lutte contre le sida. La situation complexe de cet avocat incarné par Tom Hanks que sa boîte veut virer parce que séropositif, prouve bien que la vision que les populations ont de cette pandémie a évolué, autant en termes de discrimination que de considération. 40 ans après la découverte du virus responsable du VIH, les avancées ne sont pas observées uniquement sur ces deux plans, mais aussi sur celui de la recherche. Une meilleure connaissance de cette maladie grâce au travail acharné des chercheurs, une prise en charge efficace de cette maladie avec des antirétroviraux gratuits notamment au Cameroun, a permis aux personnes vivant avec le VIH (PPVIH) d’avoir une espérance de vie aussi longue que des personnes saines. Elles sont même susceptibles de vivre leur existence « normale » sans grande pression, avec la possibilité d’avoir des enfants (des accouchements de mères séropositives, avec beaucoup de précautions, préservent la santé du nouveau-né), de vieillir et de mourir de tout autre chose que du sida. 
Un point positif, quand on considère les affres que cette pandémie a causé à ses débuts. Aujourd’hui, contracter le sida n’est plus forcément signe de condamnation à mort. Le revers de cette belle médaille cependant, est une trop grande assurance, voire de la négligence. Sans oublier la survenue d’autres pandémies comme le tout nouveau Covid-19, la fièvre hémorragique Ebola, le choléra, et même la multiplication des cancers. Tous ces éléments contribuent à faire oublier la dangerosité du sida quand il est pris à la légère, ou quand il n’est pas traité avec le sérieux qu’il recommande. Les comportements aussi déviants qu’inconscients se multiplient. Les jeunes, et particulièrement les jeunes filles (couche de la population la plus touchée au Cameroun) sont pointés du doigt, car ils adoptent des attitudes négligentes : l’usage du préservatif n’est plus vraiment l’apanage. Pour le dépistage, les populations sont comme conduites à l’abattoir. Sans test, pas de conn...

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