Marie-Thérèse Abena Ondoa: « La tradition est difficile à éradiquer»

Les explications du ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille à propos des mutilations génitales.

Il nous souvient qu’au cours d’une cérémonie organisée par votre département ministériel, des exciseurs et des exciseuses avaient remis leurs couteaux aux autorités. Pourquoi le taux d’excision reste-t-il élevé au Cameroun ?
C’est une pratique qui existe encore, malheureusement.  Elle existe parce que la tradition est difficile à éradiquer. L’excision perdure parce que c’est la tradition qui l’exige. Cette pratique a cours depuis des centaines d’années. C’est pourquoi il est important pour nous de travailler avec les autorités traditionnelles. Cette pratique existe à l’intérieur du Cameroun et n’oubliez pas, que les frontières nationales ne sont pas hermétiques. Les adeptes de l’excision existent  dans les grandes villes et à l’arrière-pays. On y compte les ressortissants des autres pays africains.
Vous avez fait allusion à une remise des couteaux. C’était une remise symbolique, simplement pour que les gens sachent que le gouvernement a déjà décidé de s’attaquer à ce phénomène. Des exciseurs et des exciseuses ont reconnu leurs actes et ce sont engagés à abandonner la pratique.
Pourquoi la résistance est-elle si tenace ?
Ce sont les familles qui se prêtent à ces coutumes et soumettent les enfants encore au berceau. Des enfants qu’on envoie en vacances chez un parent reviennent excisées. On ne peut plus tolérer parce que les conséquences sont parfois irréversibles. On ne plus tolérer parce qu’il s’agit de l’atteinte à l’intégrité physique des femmes et des jeunes filles. Les excisions peuvent conduire aux fistules obstétricales. Quand une femme en est victime, elle est généralement marginalis...

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