Mounouna Foutsou : « Les jeunes ont toujours porté le rêve de la transformation sociale »

Le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique, Mounouna Foutsou, explique.

Monsieur le ministre, « Jeunesse et défis de la construction d’une nation exemplaire, indivisible, forte et émergente » : c’est le thème retenu pour la célébration du 11 février cette année. Que peut bien faire une jeunesse, elle-même en proie à de grosses difficultés, pour l’émergence et l’unité du pays ?
La « Nation exemplaire », fonde son idéal sur les notions de citoyenneté et de patriotisme que doivent intégrer les populations et plus singulièrement les jeunes. La volonté du peuple camerounais de vivre en harmonie, malgré la diversité culturelle et linguistique et l’insécurité aux plans interne et externe, est un déterminant majeur à l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2035. Dans cet ordre d’idée, je vous dirais que si l’on s’inspire de l’histoire des prouesses économiques des plus grands pays au monde, le Japon, la Chine, les Etats-Unis, les pays européens et j’ajouterais même la Corée, les grandes périodes de transformation sociales dans ces pays là ont toujours été précédées par les périodes de crise parfois graves. Et dans ces pays là, ce sont les jeunes qui ont toujours porté le rêve de la transformation sociale et économique bref du « miracle » que l’on nous a toujours présenté comme modèle de développement. Vous comprenez que les difficultés ne constituent pas dans  l’absolu et en soit des obstacles infranchissables. Le défi de l’émergence est d’abord et avant tout un sursaut personnel, un surpassement de soit que chacun de nous est en devoir d’opérer. C’est vraiment à l’image des Lions indomptables sur qui nos compatriotes ne fondaient aucun motif d’espoir à la veille de la CAN 2017 et qui ont ramené le trophée. Et c’est à cet effort de dépassement de soit là que ce thème interpelle la jeunesse. Quant à  l’unité du pays, elle est non négociable et sans condition car elle constitue le socle sur lequel se fonde la force de notre nation. Car que pouvons-nous faire de bien et de grand si nous ne sommes pas unis ? La Jeunesse qui est la frange de la population la plus importante et la plus dynamique est un maillon important dans cette œuvre de développement du Cameroun en tant que « Fer de lance de la nation ». Elle doit faire sienne cette thématique et en faire non pas un simple slogan, mais tout un programme de  prise de conscience pour répondre aux nombreux espoirs placés en elle et relever des défis qui l’attendent dans la quête de la construction de ce cher et beau pays, le Cameroun, dont nous rêvons tous.
Dans le programme d’activités de cette année, une table-ronde de leaders religieux sur l’apport des Saintes Ecritures dans la promotion de l’éducation civique et l’intégration nationale ne passe pas inaperçue. La situation est-elle si grave qu’il faille convoquer Dieu ?
Pas du tout ! Nous sommes dans une démarche à la fois prospective et pédagogique. Le Cameroun est un Etat laïc où coexistent de manière pacifique un certain nombre de religions. Et l’attachement de nos compatriotes au sentiment religieux et à la vie religieuse exige de nous de faire des confessions religieuses des vecteurs  importants de promotion de l’éducation civique et de l’intégration nationale.
Le Plan triennal spécial jeunes prend corps depuis janvier dernier. Où en êtes-vous exactement ?
Le Plan triennal « spécial-Jeunes » annoncé par le président de la République le 10 février 2016 a été lancé par le ministre de la Jeunesse au nom du Premier ministre, chef du gouvernement le 11 janvier dernier. Son dispositif technique est déjà opérationnel et le comité de suivi de mise en œuvre dudit plan vient d’être crée par un décret de monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement. Ce qui veut dire que le plan est résolument mis en branle.
Au-delà de ce programme spécifique, vous profitez de la Semaine de la Jeunesse cette année pour inviter les jeunes à s’intéresser davantage à l’agropastoral. Seulement, quand on est jeune aujourd’hui a-t-on les capacités d’investir dans ce secteur qui nécessite de gros moyens ?
Contrairement à se que vous pensez, plus de 80 % de la production agricole nationale est portée par les petits producteurs. Et la production agricole artisanale ne nécessite pas de gros moyens. Toutefois, l’option actuelle du gouvernement dans l’accompagnement des jeunes dans le secteur agropastoral intègre des aspects de modernisation. Et nous observons qu’en modernisant l’agriculture, les jeunes semblent plus intéressés. Vous nous avez vu leur remettre des tracteurs, des motoculteurs, des semoirs et autres outils mécaniques modernes à l’occasion du lancement du Plan Triennal « Spécial –Jeunes ». Ce saut qualitatif traduit la volonté des pouvoirs publics de faire passer notre agriculture à une seconde génération comme le souhaite le chef de l’Etat.
L’accès à la terre constitue le premier blocage pour le développement des activités agropastorales par des jeunes. Y a-t-il des facilités mises en place pour les aider ?
La question foncière, notamment la disponibilité et l’accès des jeunes à des terres arables pour la pratique ...

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