« Le Cameroun tire déjà profit de la diversification de ses partenaires »

Pr. Emmanuel Wonyu, enseignant de politique internationale et de Relations internationales à l’Institut des Relations internationales du Cameroun

L’année 2022 a été marquée par une activité diplomatique intense. La dernière illustration en date étant la participation du président de la République, Paul Biya, au deuxième Sommet États-Unis - Afrique. Quels enseignements tirez-vous de ces travaux sur la relation entre Yaoundé et Washington ?
Ce voyage a été l’occasion pour le président Paul Biya de magnifier la nouvelle donne positive de la relation bilatérale entre les deux pays depuis l’élection du président Joe Biden, de porter haut la voix du Cameroun et de toute l’Afrique à l’international sur les thématiques à l’ordre du jour (sécurité, changements climatiques, sécurité alimentaire, questions commerciales et même spatiales…). Ses prises de parole sur ces problématiques importantes et la qualité de ses propositions ont permis d’apprécier, une fois de plus, l’expérience politique et la stature internationale de l’homme d’État qui a une vision claire et une lecture fine de l’environnement international, des grands enjeux mondiaux et de la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale. On retiendra aussi sa perception du rôle de l’aide internationale dans l’émergence des États africains. En outre, il n’a pas omis de défendre les intérêts du Cameroun, en y consacrant plusieurs rencontres de très haut niveau. Que ce soit sur le dossier de la lutte contre le terrorisme, de l’accroissement des échanges commerciaux, ou de l’accompagnement positif des États-Unis dans la résolution définitive de la crise anglophone. On peut également affirmer que les États-Unis sont de retour sur le théâtre africain.

Dans un registre similaire, le président français, Emmanuel Macron, a effectué une visite officielle au Cameroun les 25 et 26 juillet derniers. A quoi faut-il s’attendre désormais dans les relations entre le Cameroun et la France ?
La relation entre le Cameroun et la France semble mieux se porter depuis le passage du président Macron au Cameroun. Ce voyage a permis aux deux partenaires de clarifier leurs positions sur certains sujets. Par ailleurs, ce premier voyage africain du son second quinquennat d’Emmanuel Macron peut être lu comme une victoire diplomatique du Cameroun et du président Biya. Depuis lors, on note une réelle décrispation et la France déploie progressivement sa nouvelle politique africaine : diplomatie d’influence, culturelle et mémorielle ; ouverture des archives françaises de la période difficile de l’indépendance du Cameroun ; diplomatie sportive qui va mieux s’articuler en 2023 ; utilisation de la diaspora camerounaise dans une perspective de co-développement ; investissement sur la jeunesse, etc.

Qu’est-ce qui explique le regain d’intérêt de ces deux pays amis pour le Cameroun ?
Le regain d’intérêt pour le Cameroun ne s’arrête pas à la France et aux États-Unis. Il résulte de la politique volontariste de diversification des partenaires adoptée par le Cameroun depuis les années 1990. En outre, l’attractivité du Cameroun réside dans ses richesses, sa position géostratégique, son économie résiliente, ses potentialités industrielles et sa stabilité. Des pays comme la Russie, la Chine, la Corée ou la Turquie considèrent que le Cameroun demeure un bon risque et un pays qui compte dans un environnement troublé en Afrique et dans le monde.

Comment notre pays peut-il tirer profit de cette situation ?
Le Cameroun tire déjà profit de la diversification de ses partenaires depuis plus d’une vingtaine d’années. Tous nos parte...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie