Pollution : Yaoundé dans la poussière

Depuis le début de la saison sèche, les populations de la capitale subissent les désagréments de ce phénomène qui cause par ailleurs plusieurs maladies respiratoires.

Une épaisseur de poussière qui va jusqu’à cinq centimètres de la cheville. Toitures, verdure et autres installations sur la voie publique sont également revêtues de cette poudre de terre très fine. De la poussière comme on n’en a jamais vu. C’est la situation vécue ici au quartier Mimbomban à Yaoundé, au lieu-dit « Mimboman charité ». Sur cette grande route non bitumée et accidentée les conducteurs de moto-taxis sont les plus sollicités pour le transport des populations.  Ici, il faut bien se vêtir pour espérer arriver sur le goudron à peu près propre. Même si pour ces motocyclistes, c’est une cause perdue. Peu importe la façon de s’habiller, ou de marcher, personne ne peut échapper à cette poussière. André Evina, conducteur de moto-taxi, ne quitte plus sa tenue. Son accoutrement (blouson, pantalon lourd, bonnet, écharpe, bottines), quoique surprenant en pleine saison sèche, le préserve au moins de plusieurs maux. « Mon écharpe me permet de couvrir mon nez quand je roule. Et une fois chez moi, je me débarrasse de tous ces vêtements et je prends des boissons chaudes. Parce que malgré cette tenue, j’ai toujours des sensations de sable dans la bouche et une gorge qui démange », relève-t-il. 
Dans la même rue, mama Marcelline, comme on l’appelle affectueusement ici, est installée derrière son comptoir d’avocats munie d’un cache-nez. Elle ne l’enlève que lorsqu’elle veut bien se faire entendre par un client ou faire la publicité de sa marchandise en goûtant ses fruits. Son cache-nez bleu, a curieusement une couleur peu commune. Il est complètement recouvert de poussière. « Je l’ai pourtant acheté il y a à peine 30 minutes. Je porte le masque constamment comme si j’ai le Covid-19. Je suis souvent grippée », dit-elle. De son côté, Adèle Kanga, tenancière d’une boutique n’en peut plus. « On ne dirait même pas que je viens de nettoyer. Même après avoir arrosé c’est toujours aussi sale et plein de poussière. Nous ne savons plus quoi faire ». Olive Djimelie, couturière, tient le même discours. Elle ne peut plus exposer les vêtements qu’elle coud. Et même les tissus délicats qu’elle protège dans des sacs en plastique réussissent à se salir. « Après que j’ai fini de coudre, le client est obligé de laver s...

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