« Ces dernières années, nous avons réalisé des performances notables »

Pr. Isaac Tamba, Directeur général de l’Economie et de la programmation des investissements publics au Minepat.

Quelles sont les priorités en termes d’investissements publics pour l’année 2023 ?
Les investissements publics sont un des principaux leviers de la croissance et du développement inclusif et durable. Ils relient les marchés à travers les infrastructures publiques, réduisent les coûts de facteurs et améliorent subséquemment la compétitivité globale de l’économie. Ils créent aussi des opportunités économiques, améliorent le cadre de vie et le niveau du capital humain. C’est pourquoi les directives du président de la République dans le cadre de la préparation du budget de l’Etat, ou alors la circulaire du ministre des Finances sur l’exécution du budget de l’Etat, accordent une importance primordiale sur le budget d’investissement public (BIP). Pour l’exercice budgétaire 2023, les priorités portent sur l’achèvement et la mise en service des grands projets de première génération, l’accélération de la production des spéculations de consommation de masse dans le cadre de la politique de réduction de notre dépendance à l’égard des importations (riz, maïs, poisson, lait, produits pharmaceutiques, etc.) et la promotion des exportations; la mise en œuvre des plans présidentiels de reconstruction des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, et le renforcement du processus de décentralisation. A cet effet, les dotations dédiées au financement de la décentralisation s’élèvent à 18,2 % des ressources internes ordinaires, c’est-à-dire, au-dessus des 15 % prescrits par le Code des collectivités territoriales décentralisées. En cohérence avec les orientations stratégiques de la Stratégie nationale de développement 2030 (SND 30), les secteurs des infrastructures, de la production et du commerce représentent 73 % du total du BIP en 2023.

Il est prévu pour les investissements en 2023, une enveloppe de 1 386,8 milliards de F, ce qui est moins que pour l’exercice précédent où il était de 1555,3. Qu’est-ce qui justifie cette baisse ?
La baisse de 2,5 % du BIP en valeur relative et en glissement annuel, est due à une conjonction de facteurs induits par un contexte économique et budgétaire très contraint, dont le soutien des prix à la pompe constitue le déterminant majeur, et ont fait du BIP malheureusement, la principale variable d’ajustement en avenir incertain. En 2023, le BIP représente 22 % du budget de l’Etat, très loin de la considération clé visant à porter le BIP à 40 % du budget de l’Etat durant le cycle SND30. 
De nombreux obstacles subsistent dans l’exécution du budget d’investissement public notamment l’insuffisante appropriation des procédures de contractualisation, le non-respect des plans de passation des marchés publics, la maturation insuffisante des projets. Quelles garanties pour une meilleure réalisation de ces projets ?
L’exécution du BIP fait l’objet de récriminations récurrentes, sans que celles-ci soient toujours fondées sur les faits ou les preuves. Ces dernières années, et malgré un environnement macroéconomique défavorable, nous avons réalisé des performances notables, comme en 2019 et 2020, où le taux d’exécution physique du BIP était de 95,94 % et 92,36 % respectivement. En 2021, il était de 74,9 % ; au 3e trimestre 2022, il est certes de 56,1 %, contre 55 % à la même période l’année d’avant. Cette donnée masque la saisonnalité de l’exécution du BIP, puisque, en dépit de tous les efforts d’encadrement et de sensibilisation menés conjointement par le Minepat, le Minmap et le Minfi, les deux premiers trimestres de l’année sont encore consacrés à la contractualisation. L’exécution proprement dite ne commence qu’à partir du 3e trimestre. Nous sommes d’avis que la situation de l’exécution du BIP est à parfaire. C’est la raison pour laquelle le ministre en charge des investissements publics a prescrit une série de mesures visant à passer de l’optimisation de l’exécution du BIP, à sa maximisation. Au nombre de ces prescriptions, on peut citer des mesures d’anticipation, en exhortant les maîtres d’ouvrages à passer les marchés dès l’entame de l’exercice budgétaire. C’est aussi l’organisation des sessions de renforcement des capacités à l’élaboration des dossiers d’appels d’offres, à la passation des marchés, au processus de maturation des projets. Mais encore, le Minepat a pris des mesures visant à accroître les ressources allouées aux instances locales chargées du suivi du BIP, en exhortant parallèlement les différents maîtres d’ouvrages à tenir régulièrement les sessions des cadres de concertation pour faciliter la remontée des informations, qui lui permettent de rectifier en temps réel les écarts éventuels constatés. En 2023, les arriérés d’indemnités des membres des Commissions de passation des marchés seront derrière nous ; des dispositions ont ét&eacu...

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