« Les producteurs doivent faire preuve d’ingéniosité »

Ruben Binam Bikoï, musicien, producteur et promoteur d’espace culturel.

La distribution musicale connaît avec l'impact d'Internet et le boom des réseaux sociaux un nouveau visage. En tant que producteur et distributeur de musique, vous êtes-vous adapté à cette nouvelle donne ?
Pour ce qui est d’Alizés Equateur Records, nous avons privilégié une approche synthétique : nous nous sommes arrimés à la nouvelle donne, tout en préservant des principes propres à la démarche de distribution classique. Il faut dire que la technologie apporte des solutions adaptées à des publics beaucoup plus jeunes, alors que les « seniors » restent une niche importante dans la consommation des biens et services culturels, compte tenu de leur pouvoir d'achat, de leur culture générale, et de leur connaissance des codes et valeurs esthétiques.

Quelle a été l'expérience d'Alizés Équateur Records en termes de distribution des albums de ses artistes ? 
Chez Alizés Equateur Records, en termes de distribution digitale, notre catalogue est accessible sur toutes les plateformes de streaming et de téléchargement depuis l'an 2017. Notre offre ne cesse d'ailleurs de s'y enrichir au fur et à mesure de la production de nouveaux projets. Du point de vue de la distribution « classique », j'anime depuis environ 15 ans une plateforme culturelle qui a mué voici aujourd'hui trois ans, pour donner corps au « Centre culturel Ubuntu ». Ce lieu sera à partir de l'an 2023, le point focal d'une énième démarche de revalorisation des biens culturels (disques, livres, films...)  qui comme vous le savez, me tient à cœur depuis de nombreuses années. 

Quelles leçons tirez-vous du projet « Culture Mboa » que vous avez porté et qui œuvrait dans le sens de la distribution et de la promotion des artistes locaux par la vente des CD?
Le projet Culture Mboa m'a enseigné énormément. J'ai appris que le principe selon lequel « l'offre appelle la demande » s'applique tout aussi bien au secteur culturel qu'aux autres. C'est donc une bonne nouvelle pour les opérateurs économiques. Il semble donc urgent à mon humble avis, d'encourager la normalisation du secteur des biens culturels, qui ne fera pas de mal à nos frêles économies en demande d'innovations. J'ai appris que le public n'est pas le seul « coupable » de la détresse économique et matérielle des artistes, dans un contexte où rien n...

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