Nécrologie : Ze Bella, la voix de la Nation

L’auteur-compositeur, parolier et batteur qui s’est éteint le 15 janvier dernier a contribué à décrisper l’image autoritaire de l’armée, tout en livrant de belles mélodies.


« Je suis sous le choc après le décès de mon camarade Ze Bella qui a rendu l’âme il y a peu de temps ». Ces mots d’Emile Kojidie, membre des Zangalewa, écrits sur son compte Facebook quelques heures après le décès de Jean-Paul Ze Bella, traduisent la peine de la communauté artistique. Les hommages n’ont cessé de déferler sur la Toile, après la terrible annonce. « Tu étais un grand artiste, un excellent batteur. Je nous revoie dans des tournées. Que la terre de nos ancêtres te soit légère, va en paix ! », s’est exprimée Annie Anzouer. Elles sont encore gravées en mémoire, les paroles de « Maladie difficile », duo d’Annie Anzouer avec Ze Bella, cette chanson mythique dénonçant les problèmes d’enfantement rencontrés par de nombreux couples. Les Zangalewa, plus que ce groupe créé en 1986, constituaient une véritable école de la musique par laquelle sont passées de nombreux artistes du corps des armées et aussi des civils. Zangalewa claque par sa discipline et en même temps, cette légèreté dans la manière de présenter les forces armées. On est peu dans la caricature, avec ces ventres bedonnants et ces tenues militaires pas très enfilées, mais Ze Bella et ses camarades par leurs performances rendent moins stricte et même plus cool l’image de l’armée camerounaise. 
Ze Bella s’est éteint dimanche dernier, 15 janvier, à l’âge de 70 ans des suites de maladie, à son domicile de Mfou dans la Mefou-et-Afamba. Il boucle une page historique de la musique des armées, marquée par le phénomène des Golden Sounds de la Garde républicaine (plus tard la Garde présidentielle), devenus les Zangalewa. Des titres rentrés dans la légende comme « Zangalewa » repris comme hymne de la coupe du monde 2010 par l’artiste Shakira. « La musique servait à sonner le glas pendant la guerre, mais ce n’est pas que cela. Elle accompagne la majorité de nos activités dans l’armée. On ne peut pas s’en passer », révélait-il il y a encore peu de temps. Ses camarades de la promotion 1973 des élèves gendarmes musiciens se souv...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie