Sanctuaire marial de Nsimalen : les « squatteurs » déguerpis

L’image est assez saisissante ce mercredi 11 janvier 2023 au Sanctuaire Marie-reine-de-la-paix de Nsimalen. Les nombreux squatteurs qui avaient pris d’assaut ce lieu de pèlerinage ont miraculeusement disparu. Seule une dame allant vers le secrétariat est visible. Elle est sans aucun doute là pour une raison bien précise. Des hommes et femmes, enfants et adultes qui y logeaient de jour comme de nuit ont été déguerpis le lundi 9 janvier. Bien avant cette décision du recteur, beaucoup ont été surpris d’apprendre pendant la célébration du 1er janvier qu’à Nsimalen, 80 à 85% des occupants sont des enfants. Ils sont là pour des problèmes ne relevant pas de l’ordinaire. Face à cette actualité, CT a approché le père Antoine Roger Evouna, recteur du Sanctuaire Marie-reine-de-la-paix, pour comprendre cette situation.  

Pourquoi le Sanctuaire est-il aussi désert ?
J’ai vidé le Sanctuaire parce que beaucoup n’y étaient pas pour la prière. Certains ont été chassés par leurs familles. Leurs villages étaient en paix parce qu’ils vivaient au Sanctuaire. Pourtant, ici au sanctuaire, ils lisaient la Bible sous les arbres, mais ils faisaient d’autres choses. Surtout la nuit. Le sacré doit être respecté. C’est pour cela que nous avons chassé les marchands du temple. C’est l’évangile. Certains étaient ici depuis deux ou trois ans. Ils impactaient négativement sur la communauté. Il fallait sauver les faibles et les fragiles.  Par ailleurs, il y a un règlement pour les pèlerins. Nous sommes un Sanctuaire à vocation universelle au même titre que Fatima, Lourdes et autres. Donc nous devons nous arrimer aux pratiques internationales. 

Parmi ces « squatteurs », l’on a appris que les enfants ont plus besoin de délivrance à Nsimalen que les adultes. Qu’est-ce qui explique cette situation ?
C’est une spécificité de certains de nos villages, notamment Nsimalen aujourd’hui. Quand vous faites l’étude anthropologique et sociologique, vous vous rendez à l’évidence que les chefs sont les enfants. Les parents transmettent, l’esprit de sorcellerie à leurs enfants. Ils grandissent avec et à partir de 13 ans, cet esprit se manifeste au plus haut niveau. Ils deviennent comme des « bébés vipères », qui sont plus dangereux que leurs mères. A Nsimalen, 80 à 85% des personnes sont des enfants et ils ont des problèmes qui ne relèvent pas de l’ordinaire. C’est très inquiétant parce que ce sont les enfants qui nous affrontent. 

 Comment se présentent ces enfants ? 
Ils sont très vifs. Même dans les jeux. Quand ils parlent, ils le font comme des adultes. Ils sont également parfois très violents. Ils sont généralement issus de parents qui ne sont pas simples. Ils transmettent leur complexité mystique à leurs enfants. Du coup, si on ne se laisse pas évangéliser de l’intérieur en profondeur, cet esprit se transmet de génération en génération. Cela va contre le développement intégral, ça tue la foi, la lumière et la transparence de vie. Ces enfants sont une génération vouée à la déperdition. Ils vont fumer le chanvre, se prostituer, voler…C’est un anti-christ à l’intérieur de l’Eglise. 

Comment gérez-vous de tels cas ?
Nous avons la chapelle Notre dame de la délivrance. Elle a été construite pour délivrer le Cameroun de cette catégorie de personnes. Avec le chapelet, les intercessions, les prières de délivrance, le sacrement des malades, l’eucharistie et autres, la Vierge Marie et son fils agissent. Les fruits à ce niveau sont indicibles. Pourquoi le Sanctuaire est-il aussi désert ?
J’ai vidé le Sanctuaire parce que beaucoup n’y étaient pas pour la prière. Certains ont été chassés par leurs familles. Leurs villages étaient en paix parce qu’ils vivaient au Sanctuaire. Pourtant, ici au sanctuaire, ils lisaient la Bible sous les arbres, mais ils faisaient d’autres choses. Surtout la nuit. Le sacré doit être respecté. C’est pour cela que nous avons chassé les marchands du temple. C’est l’évangile. Certains étaient ici depuis deux ou trois ans. Ils impactaient négativement sur la communauté. Il fallait sauver les faibles et les fragiles.  Par ailleurs, il y a un règlement pour les pèlerins. Nous sommes un Sanctuaire à vocation universelle au même titre que Fatima, Lourdes et autres. Donc nous devons nous arrimer aux pratiques internationales. 
Parmi ces « squatteurs », l’on a appris que les enfants ont plus besoin de délivrance à Nsimalen que les adultes. Qu’est-ce qui explique cette situation ?
C’est une spécificité de certains de nos villages, notamment Nsimalen aujourd’hui. Quand vous faites l’étude anthropologique et sociologique, vous vous rendez à l’évidence que les chefs sont les enfants. Les parents transmettent, l’esprit de sorcellerie à leurs enfants. Ils grandissent avec et à partir de 13 ans, cet esprit se manifeste au plus haut niveau. Ils deviennent comme des « bébés vipères », qui sont plus dangereux que leurs mères. A Nsimalen, 80 à 85% des personnes sont des enfants et il...

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