Soudan : difficile marche vers la transition

Le pays est engagé vers un retour du pouvoir aux civils. Mais rien n’est acquis d’avance.

Le 16 août 2019, lorsque Abdallah Hamdok est désigné Premier ministre au Soudan, le scénario de paix montre une transition de quatre ans qui doit s’achever par le retour du pouvoir aux civils à l’issue des élections en cette année 2023. L’ancien fonctionnaire de l’ONU est alors porté à la tête du gouvernement après une révolution de palais qui avait renversé quelques mois avant, Omar Al-Béchir, qui a gouverné le Soudan pendant 30 ans. Abdallah Hamdok avait à peine passé deux ans à la tête du gouvernement que, le 25 octobre 2021, il est arrêté par des hommes armés lors d'un coup d’État avant d'être réinstallé dans ses fonctions un mois plus tard. Il démissionne ensuite le 02 janvier 2022, laissant un pays dans l’impasse. Sa démission en rajoute à la fureur populaire qui réclame par des casses, des incendies et des affrontements, le départ du Conseil militaire qui dirige le pays. La démission d’Abdallah Hamdok jette aussi l’incertitude sur la paix et la transition en place depuis deux ans et dont on espérait une fin heureuse en 2023. Nous y sommes, mais ce n’est pas gagné.
La situation actuelle ramène tout à la case départ. Faut-il le rappeler, Abdallah Hamdok a été désigné Premier ministre par les chefs du mouvement de la contestation, l’Alliance pour la liberté et le changement. Depuis lors, les rues sont restées effervescentes et incandescentes, avec une population décidée à ne pas coller la paix aux militaires au pouvoir. Plusieurs actions de répression ne les dissuadent pas. Presque chaque semaine, il y a des manifestations violentes à Khartoum. La communauté internationale se déploie pour trouver un consensus. 
Une lueur d’espoir s’est pointée le 5 décembre dernier avec la signature d’un accord-cadre entre le Conseil de souveraineté au pouvoir et les représentants des différentes formations politiques. L’objectif est de sortir le pays de l’impasse actuelle. Le texte ouvre la voie à une période de transition de deux ans qui débuterait dès la nomination d’un premier ministre par les formations politiques signataires de l'accord-cadre, chargé de diriger un gouvernement civil jusqu’à l’organisation d’élections libres. Il prévoit également la réforme de l’armée et du secteur de la d&e...

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