« La famille doit faciliter la socialisation de l’enfant »

Dr Xavier Jean Pierre Assam, enseignant au département de sociologie, Université de Yaoundé I.

Qu'est-ce qui peut expliquer les mauvais comportements des enfants de nos jours ?
Il s'agit de fournir une explication cohérente et actualisée sur les causes des différents comportements déviants que vous évoquez. Un jeune qui commet un parricide s'inscrit totalement en faux avec les valeurs, normes et usages de sa société d'appartenance, phénomène que nous nommons « échec de la socialisation ». Celle-ci invite impérativement tout le corps social à un réexamen du lien fonctionnel : contenus socioculturels transmis / mécanismes de la transmission / état d'esprit des destinataires ou cibles. Nos jeunes sont confrontés de plus en plus à de nouveaux modèles sociaux importés à travers l'influence grandissante des NTIC internet et ses différentes applications (réseaux sociaux), cinéma et télévision satellitaire... Lorsqu'on ajoute à cela la crise des valeurs traditionnelles et le délitement de la cellule familiale confrontée aux coups de boutoir de la modernité, de nombreux jeunes se retrouvent sans repère et sont par conséquent ouverts à poser des actes hautement répréhensibles.
Face à un cas d'arrogance et d'insolence, que faire pour ramener l'enfant à la raison ?
Un acte d'insolence ou d'arrogance de la part d'un enfant est un symptôme d'un mal plus profond : le jeune vit un malaise interne, écartelé entre ses désirs et les possibilités de réalisation de soi que lui offre la société dont il est membre. La solution n'est donc pas d'user de la violence à son encontre, cette dernière installant plutôt un cycle infernal dont l'agressivité est le combustible. Il est souvent conseillé d'écouter le jeune en difficulté à travers une série d'entretiens menés par une personne qualifiée à la relation d’aide : éducateur, assistant social, psychologue... L'objectif ici étant d'identifier le syndrome dont souffre le jeune et les facteurs lointains et immédiats à la base de son mal-être.
Quel rôle peut jouer la famille face à ces écarts de comportement ?
Comme principal agent de la socialisation des jeunes enfants, la famille revêt une importance essentielle qui doit se décliner dans le triptyque facilitateur/médiateur/négociateur. La famille doit faciliter la socialisation du jeune enfant en mettant en place un environnement pourvoyeur et sécurisant : présence des parents, affection, éducation de base (règles de politesse et d'hygiène...), suivi et contrôle. Secondement, la famille prépare la médiation entre la vie familiale et l'intégration avec le milieu scolaire, second agent de socialisation. En outre, une fois les premi&e...

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