Biblio : une vie de médecin colonial

Dans « L’Africain », prix Nobel de littérature 2008, Le Clézio raconte son enfance sur le continent et la vision qu’il a de celui-ci.

C’est l’autre roman africain de Jean-Marie Gustave Le Clézio, après « Onitscha ». Dans ce récit enraciné au Cameroun, Il n'y a pas d'exotisme, pas de regard entaché d'une quelconque supériorité ou de condescendance. C'est la réalité brute, la vie en Afrique, loin des villes et des colons... La vie avec les autochtones. Une vie en communion avec la nature, dans toute sa simplicité et sa réalité. Le Clézio garde en mémoire ses courses avec son frère dans la plaine d'herbes folles, comme une mer immense : ils sont libres. Seuls Blancs parmi tous leurs amis, ces enfants se croient Africains. Leur mère aussi, à sa façon, se fait Africaine. Elle est gaie, sûre de faire le bon choix en suivant son mari au Cameroun, et répondant à ses amies parisiennes qui lui disaient : « Quoi, chez les sauvages ? » « Ils ne sont pas plus sauvages que les gens à Paris ». Quant au père, entre ses rêves de médecin itinérant, sa volonté de pas entrer dans le moule colonial qu'il haïssait, son intégrité, sa vraie connaissance des personnes qu'il soigne, lui, c'est le vrai Africain. Les enfants le découvrent sûrement trop tard, et Le Clézio essaie de lui rendre justice avec ce roman. C’est qu’étant enfant, il le prenait pour un ennemi, à qui il faisait une guerre sournoise. Très longtemps, le père a parcouru (à cheval, avec sa femme) les campagnes camerounaises, aimé surtout la marque et les traces de ces collines, de ces forêts et de ces herbages, et des gens qu'il a connus, qu'il a soignés, et puis la terre rouge, l'eau bleuie par le permanganate. Le bonheur.
Le charme africain prend fin pour lui, lorsqu'il il connaît la solitude, la désespérance des jours. Epuisé par son travail incessant, alors que sa femme repartie accoucher à Nice est bloquée par la guerre, coupé ...

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