« La brigade de contrôle est sur le terrain »

Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce.

Monsieur le ministre, après le réajustement des prix du carburant, certains opérateurs économiques ont déjà revu à la hausse leurs tarifs de manière unilatérale. C’est le cas des transporteurs et de certains commerçants. Comment réagissez-vous à ces attitudes ?
Votre question convoque, à la réalité, deux préoccupations différentes, en l’occurrence la problématique des prix des biens et services dans notre pays et, actualité oblige, le sujet, ô combien sensible, de la revalorisation des prix des produits pétroliers à la pompe. Sans doute, y a-t-il un lien entre ces deux préoccupations, mais ce lien relève davantage d’une certaine forme d’opportunisme. Pour revenir à la politique des prix dans notre pays, je vous renvoie volontiers à la lecture littérale de la loi N° 2015/018 du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun et, plus précisément, aux dispositions pertinentes de l’article 44, alinéa 1, de ladite loi, qui stipule que : « Les prix des biens et les tarifs des services sont librement déterminés par le jeu de la concurrence saine et loyale sur le marché. Toutefois, la fixation des prix et des tarifs de certains produits et services sensibles et notamment de première nécessité ou issus des monopoles peut être soumise à la procédure d’homologation préalable, suivant les conditions et les modalités fixées par voie réglementaire ». Parallèlement à cette procédure d’homologation préalable des prix, la loi laisse une certaine latitude au ministre en charge des prix de rendre obligatoire, par voie d’arrêté, le dépôt préalable des barèmes des prix et tarifs de certains biens et services de grande consommation. Mais, ce ne sont là que des exceptions, le principe consacré étant celui de la liberté des prix. Dans le détail, en matière de dépôt préalable des barèmes, le texte de référence est l’Arrêté N° 0094/MINCOMMERCE du 14 avril 2022 qui liste les produits suivants : les pâtes alimentaires, la sardine à huile, la margarine, les alcools et spiritueux, les lessives et les savons de ménage, les emballages, les câbles et fils électriques ainsi que les peintures et carreaux.

Qu’en est-il des produits soumis à homologation ?
Pour ce qui est des produits et services dont les prix et tarifs sont soumis à la procédure d’homologation préalable, il s’agit, conformément à l’arrêté N° 0095/MINCOMMERCE du 14 avril 2022, du lait, du riz, du poisson, de l’huile de palme brute, des huiles végétales raffinées, du sel de cuisine, du sucre, du pain et des pâtisseries, des farines, des eaux minérales, de la bière, des boissons hygiéniques, du gaz domestique, du ciment, du fer à béton, des tôles de couverture, des services des auxiliaires du transport maritime et des services portuaires. J’ajoute que les transports collectifs des personnes font partie des secteurs réglementés. 
Ils ne peuvent donc pas revaloriser unilatéralement les prix…
Sur la question de la revalorisation des prix des produits pétroliers, je me permets de relever qu’il s’agit d’une évidence. Et tous les Camerounais de bonne foi en conviennent. Encore que cette revalorisation, très modérée par rapport à la réalité des marchés internationaux, s’est circonscrite, par la volonté du chef de l’Etat, dans son souci itératif de veiller au bien-être des populations, au super et au gasoil, à l’exclusion notable du pétrole lampant et du gaz domestique, produits qui meublent le quotidien d’une masse significative des populations camerounaises. Je voudrais à cet égard signaler, même si comparaison n’est pas raison, que le nouveau prix du super au Cameroun est au moins de 60 F CFA/litre inférieur à la moyenne mondiale. Ainsi se trouve donc dressé le tableau de la politique des prix en vigueur dans notre pays. Et comme nul n’est censé ignorer la loi, tout contrevenant s’expose aux rigueurs des textes constitutifs de notre droit positif, qu’il s’agisse des transporteurs ou de tout autre commerçant.

Quelles dispositions le ministère du Commerce compte-t-il prendre pour contrer ces velléités au niveau des marchés et autres services ?
Au ministère du Commerce, nous ne conjuguons pas au futur ni ne nous perdons en conjectures. Nous agissons. La Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes ainsi que ses démembrements territoriaux sont déployés depuis lors sur le terrain, comme du reste le leur prescrit leur feuille de route quotidienne. Je vous convie à cet égard à aller à la rencontre d’un certain nombre d’agences de voyage au niveau des transports périurbains et interurbains, en particulier en ce qui concerne la ville de Yaoundé, et sans que cette énumération ne soit exhaustive, à Mvan, Mimbomam ou Tongolo. Les responsables de ces agences de voyage vous en diront des nouvelles, s’agissant de la main ferme des personnels du ministè...

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