Vivre avec le Smig

Des trésors d’imagination et de résilience sont déployés pour joindre les deux bouts.

Pas d’excès, pas de distraction et des calculs plein la tête. C’est ainsi que se résume le train de vie de Nadine Judith S., 42 ans, depuis près de dix ans. Mère de quatre enfants, cette dame de ménage se sert exclusivement de son salaire de 35 000 F pour subvenir au besoin de sa famille. Depuis le décès de son compagnon en 2018, elle peine à joindre les deux bouts. « Des fois, tous les enfants ne vont pas à l’école la même année. A défaut de payer les quatre scolarités à temps, je privilégie ceux qui sont en classe d’examens », confie la mère de famille. 
Nadine Judith S. dépense en fonction des priorités. Si ses enfants et elle vivent dans leur propre studio à Mimboman à Yaoundé, la ménagère a une ligne budgétaire bien tracée. « Dans mes 35 000 F, je retire 20 000 pour les besoins journaliers des élèves, 10 000 pour les différents achats de la maison et 5000 F pour mon transport chaque matin », détaille-t-elle. Et la totalité de son salaire, elle la reçoit si elle ne commet pas de gaffes sur son lieu de service. La règle ici c’est : « Tu casses, tu paies ». De retenues sur salaire sont faites, parfois pour un verre ou une assiette cassée. Tout comme Nadine Judith S., Jonas Issoufou, gardien de nuit et sa compagne ne connaissent pas le divertissement. Chaque dépense s’effectue après mûre réflexion. D’ailleurs, le chef de famille n’a aucune idée de l’existence du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), encore moins de son montant. Son contrat de travail tient lieu d’une simple entente verbale. Le reste après, n’est que caprices de l’employeur. Avec 30 000 F le mois, les voyages et autres sorties ne font pas partie des habitudes de ce jeune couple de 23 ans et 19 ans. Afin de limiter les dépenses, la compagne de Jonas cuisine soit au charbon, soi...

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