« Il y a sur le marché local, un fort potentiel »

Sylvestre Essono, directeur des opérations au Conseil interprofessionnel du cacao et du café.

M. le directeur, il y a quelques jours, les ministres en charge du Commerce et de l’Agriculture ont lancé la campagne caféière 2022-2023 avec un accent sur la consommation. Pourquoi cette emphase ? 
La dynamique d’une filière s’apprécie sur tous les maillons de sa chaîne de valeur. La plupart des grands pays producteurs sont également des grands consommateurs de leur production. Nous pensons ici au Brésil et à l’Ethiopie notamment. De plus, les populations du Septentrion étant coutumières des boissons chaudes, il était tout à fait indiqué d’y aller promouvoir la consommation du café également. 
Les consommateurs se plaignent de ce que les offres de conditionnement du café camerounais restent élitistes. Est-ce à tort ou à raison ?
Pour partie à raison, au regard du pouvoir d’achat des Camerounais d’une manière générale. Mais depuis quelque temps, la gamme de conditionnement du café s’est considérablement élargie avec désormais du soluble (instantanné), des dosettes à infuser et même du trois en un. Il reste à communiquer dessus.
Au cas où le café Made in Cameroon est même accessible, peut-on être sûr qu’il est de qualité ?
Le Cameroun jouit déjà de la réputation de disposer de terroirs d’exception auxquels il faut ajouter une longue tradition en matière de torréfaction. Pour rappel, les cafés du Cameroun sont constamment primés pour leur qualité intrinsèque. Nous pouvons rassurer les consommateurs que la qualité des cafés exposés sur les rayons de nos commerces est irréfutable.
Depuis quelques années, le CICC organise des cérémonies de dégustation, notamment le Festicoffee, pour intéresser le public. Ces initiatives ont-elles les retombées espérées ? 
Sans triomphalisme, les retombées sont au-delà de nos attentes. N’eut-été la parenthèse COVID, Festicoffee aurait consacré sa dimension internationale. Deux paramètres pourraient servir à mesurer l’atteinte des objectifs : De dix torréfacteurs à ses débuts, Festicoffee connaît dorénavant la participation d’une trentaine de torréfacteurs aux marques aussi aguichantes les unes que les autres. Mais les retombées les plus significatives s’apprécient au niveau des opérateurs de la filière qui trouvent dans Festicoffee un cadre d’émulation et une opportunité de trouver des clients. C’est pourquoi ils en redemandent, sans parler des opérateurs étrangers plus nombreux d’édition en en édition. 
De bons résultats pour les producteurs, mais les données sur l’amour des Camerounais pour le café restent bas. Que comptez-vous faire de plus pour booster la consommation du café camerounais ? 
Avec le retour à la normale, nous avons déjà repris nos journées mensuelles de promotion et de dégustation du caf&eac...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie