Nouvelle Constitution au Mali : le projet qui divise

Pouvoir et opposition ne s’accordent pas sur ce texte qui devrait permettre au pays de se doter d’une nouvelle Loi fondamentale avec des pouvoirs présidentiels renforcés.

Initialement prévu le 19 mars dernier, le référendum sur le nouveau projet de Constitution au Mali a été reporté par les autorités de transition sans indiquer de nouvelle date. Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement qui en a fait l’annonce quelques jours auparavant a tout simplement évoqué « un léger report » dans un communiqué. « La nouvelle date de référendum sera fixée après concertation avec l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) et l’ensemble des acteurs du processus électoral », souligne le texte. Ce report intervient dans un contexte de vives tensions autour du projet de nouvelle Constitution porté par le colonel Assimi Goïta, président de transition au Mali. Dans le camp du pouvoir, ce projet est célébré comme « l’aboutissement d’un processus de renouveau démocratique », et faisant du Mali une « République indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale ». Le document fait partie du vaste programme de « Refondation de l’Etat malien », promis par le colonel Assimi Goïta et son équipe. Celui-ci contient, entre autres, chantiers prioritaires, un référendum constitutionnel, l’organisation des élections générales, la réforme territoriale, la révision de la loi électorale et des processus électoraux devant aboutir au retour des civils au pouvoir en février 2024. 
Cependant, en face, le texte semble taillé à la mesure des militaires aux affaires depuis le renversement d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Dans le camp de l’opposition et de la société civile maliennes, l’on dénonce une codification en perspective de « l’hyper-présidentialisation et de la personnalisation du pouvoir à outrance ». Surtout quand on sait que dans son contenu, ce projet de Constitution accorde au président de la République la possibilité de prendre des « mesures exceptionnelles » en cas de menace « grave et immédiate » à laquelle le Mali pourrait être confronté à l’avenir. Les prérogatives dévolues au président de la République de nommer le Premier ministre, les membres du gouvernement, le président de la Cour constitutionnelle et les membres du Sénat font également des gorges chaudes au sein de l’opinion malienne. Le projet de texte prévoit &eacut...

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