« Le principal défi est désormais de veiller à l’application »

Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, explique.

Le Premier ministre, chef du gouvernement a rendu public le décret portant revalorisation du SMIG par secteur d’activités au Cameroun. Quelle est votre réaction ?
Le Premier ministre, chef du gouvernement a effectivement pris un décret portant revalorisation du SMIG par secteur d’activités dans notre pays. Le SMIG passe à 41.875 FCFA pour les agents du secteur public relevant du Code du travail, 45000 FCFA pour les travailleurs du secteur agricole et assimilés et 60.000 FCFA pour les autres secteurs d’activités comme il a été clairement indiqué. Cette revalorisation qui a fait l’objet de négociations avec les partenaires sociaux dans le cadre du Dialogue social prôné par le gouvernement et qui a administré la preuve de son efficacité pour la circonstance, nous permet de nous réjouir de cette avancée qui s’inscrit dans le sens du progrès social. C’est aussi l’occasion de lancer un vibrant appel aux différents employeurs de se conformer aux nouvelles dispositions contenues dans ce décret. 

Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale dispose-t-il des mécanismes de contrôle à cet effet ?
Relevons d’abord que l’application des dispositions relatives à la revalorisation du SMIG ne sont pas d’application facultative, et qu’à la suite de la publication dudit décret, des directives ont été données à l’Inspection du travail afin qu’elle veille à l’application de ces nouvelles dispositions, tout en poursuivant ses missions de sensibilisation auprès de tous les acteurs du monde professionnel, pour que force reste à la loi. Les mécanismes de contrôles sont disponibles et l’Inspection du travail s’en sert lors des contrôles auprès des employeurs.

Quel est le sort réservé aux employeurs qui ne vont pas se plier à cette nouvelle mesure ?
Je voudrais tout d’abord souligner que tous les employeurs sont tenus de se conformer aux nouvelles prescriptions concernant le SMIG. Il s’agit là d’un impératif catégorique. Je signale par ailleurs que les Inspecteurs du travail, en dehors de leurs missions de conseils que je viens de rappeler, ont la possibilité, d’établir des procès-verbaux d’infractions à l’égard de tout employeur qui viole les prescriptions réglementaires. Je saisis donc cette occasion pour exhorter une fois de plus tous les employeurs à observer la nouvelle mesure qui traduit parfaitement la volonté du gouvernement de promouvoir le Travail décent dans tous les secteurs d’activités.

Beaucoup de travailleurs, notamment les travailleurs domestiques, continuent d’être payés en deçà du SMIG. De quels moyens disposez-vous pour faire appliquer la loi à ce niveau ?
Le respect du SMIG est une exigence légale et non négociable. La sensibilisation reste le meilleur moyen pour garantir l’application du SMIG. Il faut continuer d’informer les employeurs des personnels de surface sur la nécessité de considérer leurs employés comme des travailleurs à part entière. Il est  donc indiqué de les déclarer à la CNPS, d’assurer leur traitement salarial conformément à la loi et de leur offrir des conditions de travail décentes. La législation du travail, sans l’interdire, ne permet pas encore à l’Inspecteur du travail d’accéder aux domiciles privés. Cela peut être un handicap pour nous mais les lois et règlements vont évoluer. Pour le moment, nous comptons sur les dénonciations, mais sachez que lorsque ça se « gâte » entre l’employé de maison (ou l’employé de surface comme on les désigne dans les nouveaux textes), et son ou sa patron(ne), on les retrouve à l’Inspection du travail. Il est donc souhaitable que les gens ne soient pas complices de ceux qui ne respectent pas la loi.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que malgré la revalorisation annoncée, le Smig camerounais reste parmi les plus faibles ?
Cette revalorisation tient compte du contexte économique et de la soutenabilité des engagements pris au terme du Dialogue social qui a été initié. Nous devons retenir que nous sommes dans une dynamique d’amélioration réaliste, concertée, et responsable des conditions de travail dans l’optique de garantir un développement économique harmonieux, durable et conforme à l’intérêt collectif comme nous l’a toujours indiqué le chef de l’État, S.E Paul Biya. Il est utile de rappeler que le SMIG n’est pas le résultat de l’imagination ni du chef de l’État, ni du chef du gouvernement, ni du gouvernement seul ! Le processus de décret du SMIG est le résultat d’un dialogue tripartite entre ceux qui payent (les employeurs) et ceux qui sont payés (les employés), et celui qui joue la modération (Gouvernement). Pour faire bonne figure, il y a quelques personnalités qui passent...

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