Projets miniers : un gisement d’emplois à exploiter

Le Cameroun ne tient pas le haut du pavé parmi les pays africains les plus riches en ressources naturelles mais il se classe tout de même dans le top 15 en la matière, du fait, entre autres, de son gigantesque réservoir de mines solides. Le pays dispose notamment d’importants gisements de minerais de fer, de bauxite, de diamants, de calcaire, de rutile, de cobalt-nickel, de manganèse. Dans son riche répertoire figurent également l’or, le zinc, l’uranium, les terres rares, etc. Ces dernières années, plus de 300 nouveaux sites miniers ont été découverts et l’exploration de la totalité du potentiel existant pourrait réserver d’autres bonnes surprises. D’après l’Annuaire statistique du secteur des mines (édition 2020), le pays compte actuellement au moins 12 réserves minières prouvées. Il s’agit d’une réserve pour l’exploitation du diamant, d’une autre pour le nickel, le cobalt et le manganèse ainsi que de trois pour l’exploitation du marbre.                                                                                     
Cependant, en dépit de l’existence de ces gisements dont plusieurs sont de classe mondiale, l’exploitation minière (mine solide) ne joue pas encore un rôle majeur dans le développement du Cameroun. La contribution de ce secteur à la lutte contre le chômage et le sous-emploi demeure également faible, dans un contexte où 90,5% des actifs occupés exercent leur emploi principal dans le secteur informel. Le Plan d’action national pour l’emploi des jeunes (2016-2020) révèle que le taux de chômage élargi est plus élevé chez les jeunes de 15-24 ans (10,3%) et de 15-34 ans (8,9%) que dans l’ensemble de la population (5,7%). Pourtant, le secteur de la mine solide pourrait contribuer plus efficacement au plein emploi au Cameroun si son apport au Produit intérieur brut (PIB) allait au-delà de 1%.
Et pourtant, dans les pays où elle est développée, l’industrie minière est toujours créatrice de milliers d’emplois, directs et indirects. Elle permet par ailleurs de transférer des technologies, d’accélérer la formation des jeunes dans des métiers spécialisés et génère des revenus qui constituent le potentiel financier indispensable au gouvernement pour la construction de grandes infrastructures dont la force motrice produit des effets d’entraînement sur d’autres secteurs d’activité. Au moment où des efforts sont déployés par les pouvoirs publics non seulement pour lutter contre le chômage et le sous-emploi des jeunes, mais aussi pour élargir l’assiette fiscale, il faut indiquer que le potentiel de génération de revenus fiscaux issus de l’activité minière est si important que ce secteur mérite une attention particulière. Deux exemples à titre d’illustration. En Afrique du Sud, l’un des poids lourds du secteur minier africain, les mines ont représenté 8,7 % du PIB en 2021, contre 7,1 % en 2020. 
Le nombre d’emplois dans le secteur est aussi passé de 452 866 en 2020 à 458 954 en 2021, d’après la Chambre des Mines de la nation arc-en-ciel. En Australie, figure dominante du secteur minier mondial, l’économie minière a été le plus important contributeur à la croissance économique ces 50 dernières années (8% du PIB en 2017/2018, environ 246 000 emplois créés). On comprend donc pourquoi le 10 février dernier, dans son message à la jeunesse, le chef de l’Etat a cité le secteur minier parmi ceux dont l’essor serait un véritable allié dans la lutte contre le chômage. A cette occasion, Paul Biya avait invité ses jeunes compatriotes à exploiter les niches d’emplois qui existent dans les projets miniers qui vont commencer cette année. Plus précis quelques semaines avant, le président de la République avait annoncé, le 31 décembre 2022, que l’année 2023 sera marquée par le démarrage des travaux relatifs à l’exploitation du minerai de fer de Kribi-Lobé. Un projet qui prévoit notamment la construction d’une usine d’enrichissement du fer, d’un pipeline d’environ 20 kilomètres et d’une centrale de production d’énergie de 60 mégawatts. « L’exploitation du gisement de fer de Mbalam-Nabeba. Les retombées attendues sont selon le chef d’Etat immenses dans la mesure où le Cameroun bénéficiera, entre autres, d’une ligne de chemin de fer de 540 kilomètres entre Nabeba au Congo et le Port en eau profonde de Kribi où sera construit un terminal minéralier. Le troisième projet minier concerne l’exploitation du fer de Bipindi - Grand Zambi, avec à la clé, le développement d’un complexe sidérurgique pour la transformation locale du fer, la construction d’un pipeline et de plusieurs infrastructures de base au bénéfice des populations. Pour convaincre de l&rsq...

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