« Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés »

Dr Marcelin Joël Ateba, Secrétaire permanent du Programme de lutte contre le paludisme.

Quelle est la situation du paludisme au Cameroun ?
Le paludisme demeure un réel problème de santé publique au Cameroun en 2023. Il reste au cœur des préoccupations gouvernementales en matière de santé publique. Il ne peut d'ailleurs en être autrement au regard du lourd fardeau que cette affection impose à notre pays et à nos populations. Pour vous donner une ampleur du problème, environ 30 % des consultations faites dans les formations sanitaires du pays sont liées au paludisme soit plus de 3 327 381 de cas rapportés. Les enfants et les femmes enceintes sont les groupes les plus vulnérables vis à vis de cette affection. 2481 décès lui sont imputés en 2022 dans les formations sanitaires du pays et à eux seuls, les enfants de moins de 5 ans représentent plus de 70% de ces décès. Il faut dire que les pouvoir publics avec l'appui des partenaires, mettent tout en œuvre pour faire reculer le paludisme. Plusieurs interventions à haut impact sont mises en œuvre dans le cadre du plan stratégique de lutte en cours et des résultats appréciables commencent à poindre. Si la morbidité, le nombre de cas tend à stagner, la mortalité due au paludisme dans nos formations sanitaire est en baisse régulière depuis 2019. Tenez de 2021 à 2022 cette baisse est de près de quatre points, passant de près de 14% à 9,9 %. Cette année le thème est : « Il est temps d’atteindre zéro palu : investir, innover, mettre en œuvre ».

Cet Objectif est-il réaliste au regard de notre environnement propice au paludisme et des comportements à risques des populations ?
Ce thème sonne comme une interpellation. La lutte dure depuis trop longtemps avec un certain nombre d’avancées, mais du chemin reste à parcourir vers l'élimination de cette maladie. Le thème de cette année donne une trilogie sensée donner un coup d'accélérateur à la lutte. Les ressources sont insuffisantes pour mettre en œuvre toutes les stratégies retenues dans notre plan stratégique. Les investissements dans la lutte de toutes provenance doivent donc être encouragés. Des outils nouveaux sont nécessaires pour une adaptation constante de la lutte à l'épidémiologie et aux diverses mutations observées chez le vecteur, l'anophèle. Une des innovations à portée de main qui vient s'ajouter à la panoplie des outils de lutte est le vaccin contre le paludisme. Une autre est représentée par les moustiquaires de nouvelle génération plus efficaces contre les moustiques dont la résistance aux insecticides imprégnant nos MILDA. Vous vous en doutez bien, ces innovations issues de la recherche ont un coût. Enfin, des choix judicieux et adaptés doivent être faits eu égard aux interventions que nous mettons en œuvre. Ces choix doivent notamment être adossés sur des données de terrain pour un plus grand impact. Après, les populations doivent être sensibilisées, accompagnées pour adhérer et s'approprier la lutte sans quoi, tous ces efforts sont vains. D...

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