Livre et droit d’auteur : sous le prisme des langues autochtones

C’est par ce thème que le Cameroun s’est joint à la communauté internationale le 24 avril dernier pour commémorer la journée mondiale dédiée.

Une journée pour rappeler plus que jamais l’impor tance de la lecture dans la vie de chaque citoyen. - La communauté internationale a marqué une pause le 24 avril dernier pour commémorer la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Le thème de l’édition de cette année, : « Les langues autochtones», est destiné à défendre et à promouvoir la diversité linguistique et le multilinguisme. Au Cameroun, le gouvernement à travers le ministère des Arts et de la Culture en collaboration avec l’Unesco, a organisé une série d’activités de promotion de la lecture, de l’industrie éditoriale et de la protection de la propriété intellectuelle à travers le droit d’auteur. Ceci, afin de rappeler l’immense contribution des écrivains au développement de la société. Comme clou des activités, la dé- claration du ministre des Arts et de la Culture lundi dernier. Le ministre Bidoung Mkpatt est notamment revenu sur l’importance de la lecture dans la vie de chaque citoyen. « Que ce soit pour l’école, pour la maison ou pour le plaisir, le livre joue un rôle central dans le contexte actuel où les gouvernements du monde entier doivent promouvoir et préserver l’industrie du livre. La meilleure façon de cé- lébrer ce jour est de trouver du temps pour lire », a souligné le ministre. Dans un entretien accordé à CT, le Minac revient sur la nécessité de lutter contre la contrefaçon pour construire une société du droit d’auteur ou chacun est rétribué à la hauteur de son travail, ainsi que sur les efforts déployés par le gouvernement pour la promotion du livre et du droit d’auteur.

 

 

Monsieur le ministre, quel message portez-vous aux professionnels et amoureux du livre, à l’occasion de la 28ème édition de la Journée mondiale du livre et du Droit d’auteur ?

L’édition 2023 de la Journée mondiale du livre et du Droit d’auteur offre l’opportunité de valoriser et de promouvoir la diversité linguistique et le multilinguisme. En effet, la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032) est désormais lancée par l’UNESCO et le Cameroun, fort de sa diversité linguistique, a un accent particulier, tout comme tous les autres pays membres de l’UNESCO, sur les langues autochtones, conformément au thème de cette édition.
 

Aujourd’hui, quelle est la place des langues autochtones dans notre paysage culturel ?
Les langues autochtones et locales sont inscrites dans la charte du réseau Capitale mondiale du livre qui reconnaît diverses formes de littératures avec le livre comme support, mais également à travers les traditions orales. Comme on le sait, la majorité des quelques 7 000 langues existantes est parlée par des peuples autochtones qui représentent la plus grande part de la diversité culturelle mondiale. Beaucoup de ces langues sont malheureusement en voie de disparition, y compris dans notre pays. Des efforts doivent donc être faits, pour leur sauvegarde, leur valorisation et leur expansion. D’ailleurs, le président de la République, chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, le souligne fortement dans son ouvrage Pour le Libéralisme Communautaire. Évoquant l’intérêt des langues maternelles (que l’ONU qualifie sous le vocable de « langues autochtones »), il demande à ce que chaque Camerounais prenne « la mesure de la prégnance du multiculturalisme en tant que marqueur primordial de l’identité camerounaise. Un multiculturalisme qui se veut incandescent ; qui se veut le creuset ou?bouillonnent tous les ingrédients d’un vivre ensemble harmonieux ». On peut donc constater que la langue maternelle est essentielle à la construction de l’identité culturelle camerounaise.

Comment donc faire pour viabiliser une édition endogène en langues maternelles ?
Les pratiques éditoriales doivent épouser les intérêts stratégiques nationaux, tels que la préservation de l’identité culturelle, la promotion et la valorisation des us et coutumes qui nous sont propres, etc. Mais, bien entendu, tout cela dans un cadre qui permette aux différents professionnels de travailler en toute sécurité et de produire en toute sérénité, pour que les différents acteurs puissent vivre décemment de leur métier. C’est cet équilibre qu’il faut rechercher et trouver dans notre environnement des industries culturelles. Autrement dit, pendant qu’on construit progressivement un public pour l’économie du livre, l’État doit garantir la promotion des langues maternelles. C’est ce qui est fait avec d’une part, la promulgation de la loi n°2021/024 du 16 décembre 2021 portant organisation et promotion de la filière du livre au Cameroun et d’autre part, l’introduction progressive, à divers niveaux, de la préservation de nos langues maternelles. À ce titre, le service des Langues maternelles à la direction du Patrimoine culturel au ministère des Arts et de la Culture, est particulièrement engagé, aux côtés d’autres services techniques internes et d’autres administrations, à offrir le rayonnement qu’il faut à cette valorisation.

Que fait le gouvernement pour garantir une production littéraire de qualité ?
Le livre est un vecteur fort pour transmettre, promouvoir et transmettre la culture à travers le temps. Le Cameroun est une terre d’écriture et de littérature. C’est une terre d’édition et de valorisation des acteurs et comme je le dis souvent, le Cameroun honore ceux qui honorent le Cameroun. Et parmi ceux-là, se trouvent de nombreux acteurs du livre. C’est pourquoi, les derniers actes en date, en faveur des écrivains sont notamment les Etoiles de l’édition camerounaise organisées, sous l’égide du ministère des Arts et de la Culture, par le Centre régional de promotion du livre en Afrique, le CREPLA ; puis des distinctions honorifiques offertes par le président de la République à trois écrivaines (Hemley Boum, Oswalde Lewat et la jeune Stacey Fru) qui venaient de remporter d’importants lauriers à travers le monde. Cela est d’ailleurs devenu une tradition depuis au moins 2016. C’est dire la fierté que notre pays éprouve quand ses acteurs culturels brillent.

Un foisonnement d’initiatives est observé auprès des acteurs de la filière du livre. Quel regard y portez-vous ? En réalité, c’est une dynamique en cohérence avec les améliorations du cadre législatif et réglementaire en cours. Les lois n°2021/024 du 16 décembre 2021 portant organisation et promotion de la filière du livre au Cameroun et n° 2020/011 du 20 juillet 2020 régissant les associations artistiques et culturelles au Cameroun, permettent de disposer aujourd’hui d’un environnement plus propice au développement des initiatives des acteurs de terrain, comme on a pu le relever à trav...

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