Direction technique nationale de football : les chantiers d’Engelbert Mbarga

Quel diagnostic de la Direction technique nationale dont vous avez pris les rênes ?
Nous sommes à un carrefour et il faut s’arrêter et se poser les questions essentielles sur notre football. Il s’agit de se demander qui sommes-nous ? D’où venons-nous et où sommes-nous ? Où voulons-nous aller et comment y arriver ? Une fois cela fait, il faut rappeler les missions d’une DTN qui est le bras technique de l’exécutif qui a été élu pour un programme. Selon les textes organiques qui créent dans sa dernière version la DTN en août 2010, celle-ci est chargée de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’adaptation permanente de la politique technique nationale de football. Nous nous referons au projet de l’exécutif qui nous a nommé sur les axes qui nous concernent directement. En dehors de l’amélioration de la gouvernance, il s’agit de développer et booster la compétitivité de notre football. Cela dit, la DTN fonctionnait jusqu’ici mais dans ses missions, on parle d’adaptation permanente. Les départements prévus dans les textes n’ont jamais été vraiment mis en place. Les démembrements balbutiaient depuis quelques années. Il y a eu un DTN et ses adjoints et le reste n’a pas suivi.

Quelle est donc la vision de la nouvelle DTN ?
Notre vision s’articule autour de cinq grands piliers avec un sixième sous-jacent qui soutient le tout : le redéploiement de la DTN. Dans sa version actuelle, la DTN est obsolète parce qu’il y a beaucoup de compétences qui se croisent et qu’on ne trouve pas toujours au sein de la structure. L’optimisation de la performance passe par l’amé- lioration de la chaîne de production de celle-ci. Au niveau central, nous allons nous redéployer sur le terrain avec les conseillers techniques ré- gionaux et départementaux. Pour en revenir aux piliers, la détection et la formation des talents est une priorité. Ensuite, pour former les joueurs, il faut des éducateurs, des entraîneurs, des instructeurs. En termes d’innovations, nous allons organiser les renforcements de capacités des instituteurs d’écoles, des animateurs de quartiers avec les communes. Nous formerons aussi des analystes vidéos qui sont aujourd’hui incontournables dans les staffs. Nous allons travailler avec les structures d’encadrement des jeunes pour repenser avec eux notre relation d’aide à l’apprentissage. C’est une période très sensible et nous devons œuvrer pour que nos structures demeurent des lieux d’incubation des talents et non des cimetières de génies. Il faut mettre le doigt où ça fait mal.
 

N’existe-t-il pas de risque de chevauchement avec l’Anafoot qui est déjà sur le terrain ?
Il n’y a pas que l’Anafoot mais aussi toutes les autres académies et centres de formation. Mais au niveau de la fédération, il s’agit de créer une synergie. Nous sommes sur un projet qui s’inscrit dans la vision du président Samuel Eto’o de relancer le football à partir des jeunes, donc à la base, dans le cadre du programme FIFA Forwad 3.0. Ce programme démarre cette année et dure pour le moment quatre ans. A la DTN, nous avons mis sur pied un projet simple mais osé : préparer les sélections cadettes, filles et garçons, de 2027. Nous allons les détecter dès les départements et les meilleurs seront internés au Centre technique en sports-études. Nous irons chercher les jeunes où ils se trouvent : dans les structures de formation, dans les écoles primaires, les collèges et lycées pour les 6e et 5e et enfin dans les quartiers. Il ne s’agit pas pour nous de faire bande à part mais d’encadrer car l’idée est de constituer une élite nationale.

Qu’en est-il des sélections et du jeu pratiqué localement ?
L’autre axe de notre intervention concerne justement le suivi de nos sélections nationales. Notre football a-t-il une identité ? Il faut pouvoir y répondre car les sélections doivent préparer la relève de la vitrine qu’est la sélection fanion. Il est question que la philosophie que nous développons à l’intérieur des sélections soit perceptible. Le 4e pilier concerne le football féminin, avec un accent particulier en termes de vulgarisation, de perfectionnement et d’optimisation des performances. Le 5e point porte sur la recherche, la documentation, les statistiques car il s’agit aussi de construire la mémoire du football camerounais. Il faut en profiter pour donner des outils supplémentaires d’aide à la décision des sé- lectionneurs.

N’y a-t-il pas de risque d’immixtion dans la gestion des sélections, notamment les Lions seniors où votre champ d’intervention est restreint par les textes ?
Le texte de 2010 n&rsquo...

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