Soudan : comment sortir de l’impasse ?

La crise actuelle que traverse le pays est venue mettre en échec le fragile processus de paix et saper le projet de signature de l’accord de transition devant permettre de passer le pouvoir à un gouvernement civil.

Le Soudan est à feu et à sang avec l’éclatement depuis le 15 avril dernier des combats meurtriers à Khartoum entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Plusieurs centaines de morts sur le carreau, des milliers de blessés et de déplacés ainsi que d’importants dégâts matériels témoignent de l’atrocité des affrontements. Face à ce spectacle affligeant, plusieurs pays étrangers procèdent depuis quelques jours à l’évacuation de leurs ressortissants établis dans cet Etat d’Afrique de l’Est. Ce différend est venu tout simplement étaler au grand jour une rivalité latente entre les généraux Abdel Fattah al-Burhane, au pouvoir depuis son coup d’Etat du 25 octobre 2021, et son second, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », à la tête des ex-miliciens de la guerre du Darfour désormais regroupés au sein des FSR. Au-delà de la bienséance devant la presse, les deux officiers supérieurs se regardent en chiens de faïence. Au centre de la mésentente, les réformes sécuritaires à mettre en place au sujet de la future armée reconstituée, objet des divergences actuelles. Selon des sources, les paramilitaires exigent avant toute chose, un retrait des éléments islamistes des effectifs ; une formation préalable des officiers avant toute intégration et souhaitent que le commandement conjoint soit présidé par le chef civil de la transition et non par le commandant en chef de l'armée. Des préalables balayés du revers de la main par l'armée qui pense que les réformes actuelles de l'appareil sécuritaire devraient prendre au minimum deux ans. D’où l’impasse actuelle qui constitue un coup de massue à tout processus de paix. En plus du chaos dans lequel s’est enlisé le Soudan, ce nouvel épisode macabre vient davantage éloigner les maigres espoirs de signature de l’accord de transition, avortée les 1er et 6 avril derniers. Or, ce document juridique, était pourtant censé consacrer le retour des civils au pouvoir et calmer la vagu...

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