« Cela participe de l'amélioration de la gouvernance »

Pr Michel Oyane, HDR en science politique, directeur adjoint du Laboratoire des sciences théoriques et appliquées du politique (Lastap), Université de Yaoundé II.

Lors du dernier Conseil de cabinet, le Premier ministre, chef du gouvernement a répercuté aux membres du gouvernement, les directives du président de la République, concernant la réduction des dépenses de l'Etat, notamment leurs missions à l'étranger et celles des agents publics. Insistant sur la mise en exergue de leur opportunité. Comment accueillez-vous une telle instruction ?
Je pense qu'il convient d'apprécier à sa juste valeur, la directive présidentielle répercutée par le Premier ministre, chef du gouvernement aux membres dudit gouvernement, au sujet des dépenses des missions à l'étranger. Cela participe de l'amélioration de la gouvernance financière dans un contexte où l'Etat et les citoyens traversent beaucoup de difficultés liées notamment à la conjoncture économique mondiale. Laquelle a par ricochet de graves répercussions au Cameroun.

En quoi une telle mesure peut-elle être profitable à l'Etat ?
Cette mesure permet assurément de réduire le train de vie de l'Etat, à travers son élite politico-administrative qui ne brille pas toujours par la modestie ou par la rationalité dans la qualité de la dépense publique. Des missions à l'étranger coûtent très cher, et plusieurs pans des politiques publiques méritent d'être mieux financés. On peut par exemple retenir les secteurs de l'éducation, de la recherche et de la santé. N'oublions pas aussi qu'il faut désormais donner de vrais moyens budgétaires aux collectivités territoriales décentralisées (CTD), que sont les communes et régions ; si l'on veut rester cohérent avec l'option de la décentralisation qui s'impose à nous comme dynamique sociale et politique, pour un avenir certain du Cameroun, en ce qui concerne au moins son unité nationale. Il faut donc chercher à arrêter ces comportements de « petite bourgeoisie affolée ».

Ne pensez-vous pas que ce problème peut être réglé en amont (présidence de la République ou services du Premier ministre), quand on sait que c'est à ce niveau que les autorisations et autres accords sont obtenus ?
Je pense en effet que cela est possible. La responsabilité ici revient effectivement à ces hautes institutions. Elles doivent durcir les mesures de déplacement à l'étranger des ministres et autres responsables...

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