Association culturelle Mbog Liaa : les défis du nouveau bureau

Elus le 22 avril dernier pour 4 ans, les 25 membres du bureau de l’association culturelle Adna Maten Ma Mbog Liaa ont du pain sur la planche. Tant les challenges sont nombreux, entre exode rural, désenclavement, pertes de l’identité culturelle, … La relance du mouvement fondé en 1999 charrie son lot d’espoir pour le peuple bassa-bati-mp?? dont le dynamisme des fils et filles est reconnu, même s’il s’affirme moins ces dernières années. Mbombok Malet ma Njami Mal Njam, le successeur du feu président Jérôme Minlend a accordé une interview à CT dans laquelle il lève un pan de voile sur les priorités de son mandat.
 

Que ressentez-vous depuis les assises du 22 avril dernier qui vous ont porté à la tête de l’association ? 
Une grande satisfaction. Ça faisait tellement longtemps, près d’une dizaine d’années que le peuple bassa-bati-mp?? n’avait pas eu l’occasion de se retrouver dans un tel contexte. Toutes les composantes du peuple Mbog Liaa étaient présentes : associations des familles, associations civiles, chefs de villages, Bambombok, autorités religieuses et vaillantes élites de chez nous, qu’elles soient capitaines d’industrie, professeurs d’université ou leaders d’opinion de tous ordres ou de toutes natures. Quand on est en famille à un tel niveau, avec une telle densité pour régler des problèmes aussi importants, il y a quand même de la satisfaction. Deuxième chose : l’Assemblée générale de relance de l’association avait un seul point à l’ordre du jour : l’élection d’un nouveau bureau. Cela a été bel et bien fait. Le troisième niveau de satisfaction : c’est le résultat consensuel auquel les travaux ont abouti. Après que le peuple se soit exprimé, dans ses contradictions, ses aspérités, sa diversité, le consensus a été trouvé. Notre association peut désormais se mettre au travail et produire des résultats probants.

Quel est aujourd’hui l’état des lieux du pays bassa-mp??-bati et de l’association Mbog Liaa ?
Nous sommes dans une période charnière. Nous traversons une mutation sociologique, sociétale et culturelle qui perturbe l’identité camerounaise. Du coup, les micro-identités, les socio-cultures sont aussi dans des interrogations existentielles. Dans un village, avant on parlait la même langue, on avait la même religion, le même Dieu, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Dans aucun village au Cameroun, et le pays Bassa n’y échappe pas, nous vivons à l’ère du grand mélange. Les premiers grands noms des universités camerounaises étaient des ressortissants du Grand Littoral, c’est-à-dire des Bassa-Bati-Mp??. La plupart des grands savants du Cameroun aussi. Aujourd’hui, il y a une grande différence avec cette époque des années 60. Cela s’explique parce qu’on est premier à un moment donné, les autres se battent aussi et viennent pour rééquilibrer les choses. Les enjeux de développement, l’enclavement, témoignent des retards en termes d’infrastructures. Le Cameroun a évolué, cette évolution n’a pas profité de façon équitable à toutes les régions. Il faut un élan de solidarité, former ceux qui viennent après nous pour que les relais soient pris, les positions de force soient confortées. Nous devons être meilleurs pour être utiles à notre région et plus utiles à notre chère patrie le Cameroun. Ces mutations exigent qu’une association comme la nôtre prenne le taureau par les cornes pour veiller à la sauvegarde de l’identité et du patrimoine culturel de notre société. 

Quelles sont les priorités de votre mandat de quatre ans et quand pourra-ton commencer à voir les résultats de...

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