Mali : le projet de Constitution fait débat

Le référendum ne fait pas l’unanimité. Mais l’échéance du 18 juin est maintenue.

La nouvelle Loi fondamentale proposée par le pouvoir en place au Mali sera soumise au vote le 18 juin, trois mois après la date initialement prévue (le 19 mars). Dans l’opinion publique, le projet alimente les débats : décrié ici, défendu là. Assimi Goïta, le chef de l’Etat, l’avait présenté le 27 février 2023. Le référendum est présenté comme l’une des 534 résolutions issues des Assises nationales de la refondation, une sorte de dialogue et de consultations populaires qui se sont tenus en décembre 2021. 
Beaucoup pensent que c’est un stratagème pour maintenir au pouvoir, Assimi Goïta, le colonel qui est arrivé à la tête de l’Etat par un putsch en août 2020. La Constitution, objet du référendum, est restée inchangée depuis 1992. Le président de la transition y voit « l’aboutissement d’un processus de renouveau démocratique » et la condition sine qua non d’un retour à l’ordre constitutionnel. Ce sera aussi un moment qui marque le retour du Mali dans le jeu international après la suspension du pays par l'Union Africaine et la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Si l’échéance du 18 juin prochain est maintenue, cette consultation démocratique portant révision de la loi fondamentale, sera le premier scrutin depuis le début de la transition au Mali. Il va aboutir à l’organisation de la présidentielle en février 2024. Beaucoup restent sceptiques par rapport à la présidentielle. Le doute gagne l’opinion, ce d’autant plus que le texte divise le pays.
Le collège électoral est convoqué sur toute l'étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires maliennes. Les membres des forces de sécurité voteront par anticipation le 11 juin, a précisé le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. Les points clés du projet de constitution sont, entre autres, la laïcité, la langue nationale, le mandat et le pouvoir du président de la République, le fonctionnement de la nation, etc. Le document jette les bases de la refondation du Mali. Pour Fousseynou Doumbla, constitutionnaliste, le projet renferme des points déjà énumérés par le passé. Dans ce document, « tout n'est pas mauvais et tout n'est pas bon non plus. Il y a des dispositions très encourageantes qu'il faut applaudir même si ces dispositions ont existé dans le passé », explique-t-il. 
Dans le projet de consti...

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