« La diversification met en exergue la souveraineté stratégique du Cameroun »

Dr Didier Badjeck, spécialiste des questions sécuritaires, colonel à la retraite, fondateur de Cameroon Consulting and Prospective.

Ces dernières années, le Cameroun a multiplié les partenaires dans le domaine de la sécurité et de la défense. Domaine que l’on croyait réservé. Qu’est-ce qui pourrait motiver cette diversification ?
Les accords de coopération militaires traduisent des intérêts bilatéraux ou multilatéraux. Le Cameroun garde un axe diplomatique bien défini qui exige le respect par ses partenaires, de sa souveraineté, de la liberté pour ce pays d’établir des relations fructueuses avec n’importe quel pays, outre les influences de quelque nature que ce soit. C’est une position libre, affectée souvent par l’actualité très fébrile d’un monde multipolaire, où les puissances sont en quête de la définition d’un nouvel ordre mondial. Les relations construites par notre pays au plan international nous semblent être soucieuses d’une démarche non alignée et en tout état de cause, l’on ne peut choisir une direction particulière au niveau du conglomérat des alliances qui se créent aujourd’hui, pour en être les victimes au gré des atermoiements des relations internationales et de leur évolution. C’est ainsi que rien ne peut dénoncer les partenariats tels que consolidés, s’ils sont établis sur les bases d’un intérêt bilatéral et même multilatéral. Force est de constater, après l’analyse des différents accords et des pays avec lesquels ceux-ci sont conclus, que la finalité de la diversification des partenariats n’est nullement motivée par un contexte géostratégique précis, comme certains veulent bien, subrepticement l’exprimer. Le but de la coopération internationale est de consolider des relations fructueuse mutuelles. C’est bien dans cette veine que s’est inscrit le Cameroun.  

Qu’est-ce que notre pays est en droit d’attendre avec ces différents accords de défense ?
Notre pays a tout à gagner. La signature d’un accord n’est que l’aboutissement d’un processus. Dans un accord, il est toujours inclus des dispositions suspensives, si l’une des parties n’est pas satisfaite, ou d’une possibilité de le réviser à un moment donné, si la cause se justifie.  C’est donc un outil en mouvement. Tout accord est précédé d’une phase conceptuelle où les experts étudient, à minima, l’étendue de chaque engagement, les risques et les contributions à apporter. Ceci se déroule dans l’intérêt des parties, sous des négociations constructives. Vous constaterez donc que le Cameroun oriente de manière générale ses accords dans le partage d’informations et d’expériences, des activités de lutte contre le terrorisme ou la piraterie maritime, la formation, la recherche scientifique et technologique et l’acquisition des équipements militaires.  

Tout en nouant de nouvelles alliances, comment faire pour que les anciennes soient préservées ?
C’est la politique multilatérale du Cameroun et sa neutralité qui font la spécificité de sa diplomatie. Les accords que nous avons parcourus jusqu’alors, à ce que nous sachions, n’influencent aucunement tout accor...

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