Koza : cité perdue aux mille visages

Le Programme national de développement participatif (Pndp) s’est engagé à trouver des occupations aux jeunes. Un défi prégnant qu’il relève avec succès, depuis des mois.

A première vue et au premier contact, personne ne donnerait cher pour cette petite bourgade perdue aux confins de l’Extrême Nord. La chaleur torride demeure, malgré les premières pluies. La verdure reprend peu à peu droit de cité, mais ne constitue que des taches dans ce décor ocre et sec. L’on se croirait au bout du monde. Pourtant, on n’est qu’à quelques encablures de la frontière nigériane. Pour atteindre cette cité nichée dans la vallée, au pied des Monts Mandara, il est plus simple par ces temps pluvieux de partir de Mokolo, en provenance de Maroua. Sinon, une route de terre relie également Koza, à Mora située à 61 km de Maroua.
A partir de Mokolo, il faut s’engager prudemment sur une piste rocailleuse qui ne cesse de descendre et serpenter entre de gigantesques amas rocheux. On a l’impression de se rendre dans les entrailles de la terre. La piste remonte un tout petit peu au niveau du col de Koza, vers Djingliya. Il faut rouler alors au ralenti, même en véhicule 4x4, du reste le seul à pouvoir desservir cette contrée, en dehors des camions et des motos. Sur les 15 km de trajet, le paysage, jauni, grillé par le soleil et posé sur un sol aride, est à couper le souffle. Agriculteurs remarquables, les occupants de ces massifs montagneux s’étendant à perte de vue ont conquis et  dompté la nature très hostile par ici. 
Leurs cases, accrochées un peu partout sur les flancs des collines et surmontées d’un toit pointu, évoquent, de l’extérieur, de petites forteresses. Sur les versants minutieusement travaillés en terrasses, les plus impressionnantes du Septentrion, les plantations de mil et de sorgho s’étagent de la plaine aux crêtes. La terre a été comme passée au tamis, les cailloux enlevés un par un ont été mis en tas, les plus gros empilés pour former des murets retenant le sol et montant en escaliers géants à l’assaut du ciel. Les jeunes pousses font l’objet de l’attention des familles, enfants et adultes, qui les cultivent avec patience et persévérance. Les animaux domestiques sont systématiquement écartés de ces minuscules champs arrachés à la terre à force de travail et de ténacité.
Au détour du chemin, derrière un énième énorme amas rocheux, après un parcours éreintant de près d’une heure, Koza, oasis verdoyante, apparaît dans la vallée. La piste rocheuse, en provenance de  Mokolo, se connecte immédiatement à une vaste avenue sablonneuse bordée de jolies petites maisons en dur, peintes à la chaux. En cette période des semailles, les vastes champs occupent hommes et femmes. On sème l’arachide, le mil, ...

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