« Nous nous attelons à lever les obstacles à travers des actions ciblées »

Pauline Irène Nguéné, ministre des Affaires sociales.

Vos partenaires sociaux et vous venez de lancer la campagne « Tirer la sonnette d’alarme » pour la promotion de l’éducation pour tous. Quels sont les grands axes de cette campagne ?
La campagne « Tirer la sonnette d’alarme » est l’une des diverses mesures que nous mettons en œuvre dans le cadre de la politique d’inclusion sociale du chef de l’Etat afin de garantir aux personnes socialement vulnérables en général, et particulièrement aux personnes handicapées la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux à l’instar du droit à l’éducation qui leur est garanti par la Constitution. Par ailleurs, la loi n°2010/002 du 13 avril 2010 et ses textes d’application ainsi que d’autres actes réglementaires conjoints ont des dispositions spécifiques visant à donner à l’enfant handicapé un égal accès à une éducation de qualité. C’est autour de ces idéaux que se construit la campagne à travers six axes qui portent entre autres sur la sensibilisation du grand public, la mobilisation des principaux décideurs pour renforcer leur engagement, la mobilisation sociale pour l’éducation inclusive, la facilitation du partage d’expériences en matière d’éducation inclusive entre les acteurs des différents secteurs éducatifs, tout ceci avec pour finalité l’augmentation significative du taux de scolarisation des enfants handicapés.


Cette nouvelle phase de sensibilisation de six mois n’est pas la première du genre. En 2021, le ministère des Affaires sociales s’associait au ministère des Enseignements secondaires et à la « Cameroon Baptist Convention Health Services » pour la même cause. Malheureusement, les parents semblent faire la sourde oreille. Quels sont réellement les obstacles à la scolarisation des enfants victimes de handicap ?
L’évaluation que nous faisons de cette campagne initiée depuis 2020 avec l’implication de tous les acteurs publics et privés, nationaux et internationaux, a démontré une évolution significative du nombre d’enfants handicapés scolarisés. En attendant la consolidation des statistiques au niveau national, et à titre d’illustration, nous pouvons prendre l’exemple de l’école spéciale et inclusive du Centre national de réhabilitation des personnes handicapées cardinal Paul Emile Leger, où il y a une évolution perceptible des effectifs qui sont passés de 180 élèves à 245 en trois ans. On note également de plus en plus une forte demande en éducation des enfants ayant une déficience intellectuelle. Nous pouvons donc en conclure que les parents sont de plus en plus acquis à la cause de l’éducation des enfants handicapés même s’il subsiste encore de nombreux obstacles liés aux préjugés, à la pauvreté, à la méconnaissance des dispositions juridiques favorables en vigueur ou encore l’offre encore insuffisante d’écoles inclusives. Néanmoins, nous nous attelons dans le cadre d’une synergie d’actions intersectorielles à lever ces obstacles à travers des actions ciblées comme c’est le cas avec la campagne « Tirer la sonnette d’alarme ».

Selon les chiffres officiels, neuf enfants vivant avec un handicap sur dix ont des difficultés d’accès dans les écoles. Les attitudes discriminatoires, les infrastructures inadaptées, l’environnement non inclusif et certaines formes de communication contribuent à cet accès limité d’après plusieurs études. Qu’est-ce qui est fait pour inverser la tendance ?
Tout d’abord le cadre juridique s’est densifié et permet de faciliter l’admission des élèves handicapés dans les établissements scolaires et universitaires ainsi qu’à assurer leur participation aux examens officiels de façon équitable. En outre, de nombreuses mesures institutionnelles sont mise en œuvre. Entre autres : l’octroi des aides scolaires et universitaires aux élèves handicapés ou nés de parents handicapés indigents ainsi qu’à leurs structures d’encadrement par le Minas ; la création et la transformation de 71 établi...

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