Commerce, industrie, artisanat au Congo : les Camerounais au taquet

Chaque matin, dès 6h30, Sylvestre Demanou, ouvre sa boutique située à l’entrée du marché de l’artisanat de Brazzaville. Installé au Congo depuis 26 ans, l’artisan n’a rien perdu des habitudes matinales qu’il avait lorsqu’il exerçait au Cameroun. « Le marché ouvre tôt au Cameroun et j’ai gardé cette façon de faire », dit-il. Sa boutique de colliers est riche en perles et couleurs. Il confectionne des bijoux à partir de pièces venues de la République démocratique du Congo et d’Afrique du Sud, dans une fourchette de prix allant de 1000 à 15 000 F, en fonction du temps de fabrication, en plus de revendre des sacs et pochettes en provenance du Cameroun. Sur les 17 boutiques que compte le marché de l’artisanat, six sont tenues par des Camerounais. Venu de Ngaoundéré pour ses affaires, Issa Alhadji Mahamat, artisan, se frotte les mains avec ses revenus qu’il tient à garder secrets. « Tout ce que je peux dire c’est que l’activité est rentable », déclare-t-il installé dans son comptoir, au milieu de bijoux de différentes matières. 
Les Camerounais installés au Congo ne sont pas indifférents au potentiel de production halieutique du pays estimé entre 100 000 et 130 000 tonnes par an réparties entre 30% de pêche maritime et 70% de pêche continentale, d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). 700 bateaux de pêche artisanale opèrent le long de la cote, selon la Wildlife Conservation Society. Hamadou Souley, opérateur économique, président de l’association des ressortissants du Grand-Nord du Cameroun au Congo, surfe sur cette vague. « Etant dans l’import/export, nos structures ont des contrats et des bateaux de pêche à Pointe-Noire en partenariat avec les Chinois », fait-il savoir. C’est sans compter une partie des membres de son association qui se sont spécialisés dans le commerce d’oignons et d’haricot qu’ils font venir par c...