Processus électoral au Cameroun : une tradition de consensus

Qu’il s’agisse de la loi en vigueur portant Code électoral ou de celles qui l’ont précédée, la volonté politique a toujours été pour une prise en compte des avis des acteurs intervenant dans le champ électoral.

Le 19 décembre 2000, le président de la République promulgue la loi portant création d’un Observatoire national des élections (Onel). Ainsi, le Cameroun se prépare à ouvrir une nouvelle ère dans le processus d’organisation des élections. Comme les acteurs politiques n’ont eu de cesse de le souhaiter, l’administration va sortir du champ des élections pour laisser la place à une structure indépendante. Loin d’être le fruit du hasard, la création de l’Onel est plutôt le résultat d’un consensus entre les acteurs politiques nationaux. On se rappelle en effet que la question de l’organisation des élections, jusque-là sous l’autorité du ministère de l’Administration territoriale, avait été mise sur la table au cours des travaux de la rencontre tripartite de Yaoundé qui s’est tenue au Palais des Congrès du 30 octobre au 17 novembre 1991 à l’initiative du président de la République, Paul Biya. Des travaux au cours desquels le débat sur le Code électoral avait duré plus de 72 h. On y avait passé en revue des sujets relatifs au mode de scrutin, à l’âge électoral, au contrôle des élections, au découpage électoral, le contentieux électoral. On se souvient alors que le débat sur l’âge électoral avait été particulièrement houleux, entre ceux qui entendaient le voir ramener à 18 ans, pour une responsabilisation des jeunes et ceux, partisans d’une « majorité de maturité et non une majorité de manipulation » qui espéraient le voir relever de 21 à 23, voire 25 ans. 
Les éléments contenus dans la loi du 18 janvier 1996, portant modification de la Constitution du 2 juin 1972, en rapport avec le processus électoral, se veulent ainsi l’émanation de cette volonté de consensus qui a jusqu’ici caractérisé les pouvoirs publics au Cameroun. La loi portant création d’un Observatoire national des élections a subi des modifications trois années plus tard au niveau de l’Assemblée nationale, seule chambre du Parlement alors opérationnelle à l’époque. Il faut relever que de nombreuses consultations ont été menées auprès de la classe politique et de la société civile, par le Premier ministre, chef du gouvernement, à l’initiative du président de la République, sur la désignation des membres de l’Onel 1 et de l’Onel 2. Des consultations qui ont ainsi permis de mettre fin aux préjugés qui avaient, en 2001, entouré la première équipe des membres de cette structur...

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