« Les concertations renforcent le processus démocratique »

Dr Gérard Bounougou, enseignant de science politique à l’Université de Douala.

Le 11 août dernier, Elecam a, une nouvelle fois, rencontré les autres acteurs du processus électoral en vue de recueillir des propositions pour son amélioration. Quel regard jetez-vous sur ces concertations ?
L’élaboration d’un Code électoral est toujours le résultat d’une démarche consensuelle. Il faut consulter tout le monde pour donner une plus grande légitimité au texte qui pourrait être élaboré au terme de ces rencontres et de ces échanges. C’est même un impératif. Lorsque vous impliquez tout le monde et que vous recueillez les avis de tous les acteurs, vous vous mettez dans la posture de quelqu’un qui veut renforcer son processus démocratique. C’est donc une démarche tout à fait appréciable. Par contre, il ne faut pas se contenter de simplement écouter les uns et les autres. Il faudrait que toutes les parties prenantes puissent se reconnaître dans la copie finale qui est présentée, et donc, que leurs avis soient réellement pris en compte le moment venu. Dans sa posture d’homme d’Etat et de législateur grec, Solon faisait déjà remarquer qu’il fallait éviter de « momifier » les lois, car leur révision est bonne pour le peuple et pour un moment. Cette conception solonienne de la révision des lois illustrait l’intérêt d’adapter chaque loi aux évolutions du temps et de la société afin de répondre aux besoins de cette société et donc, du peuple. Ainsi, à travers le temps, et à cause du fait que la société est en constante évolution, la loi ou la règle de droit va se voir révisée. Ce qui implique une modification d’un texte, dont les articles peuvent être supprimés, ajoutés ou tout simplement modifiés. Il est donc opportun et nécessaire de réviser ce qui doit l’être pour adapter la législation aux aspirations des différents acteurs du processus électoral. Et pour y répondre, il faut consulter les uns et les autres comme on le voit actuellement.

La modification du Code électoral passe par une loi qu’il faut adopter au Parlement dominé majoritairement par le RDPC. Quel rôle ce parti politique peut-il jouer dans ce processus ?
Cette majorité fait effectivement du RDPC la véritable clef de voûte du vote des lois au sein du Parlement camerounais. Cela dit, l’amélioration du processus électoral est en réalité permanente. Il faut se souvenir que la loi actuelle promulguée en 2012, même si elle peut contenir quelques points dont on peut débattre et qu’on pourrait améliorer, est le résultat d’une succession de concertations avec l’ensemble des acteurs du processus électoral. Pareil pour la loi du 19 décembre 2000 portant création de l’Observatoire national des Elections (ONEL). La concertation a donc toujours été au centre de la démarche du gouvernement. Il faut simplement qu’au final tous les acteurs jouent le jeu et s’adaptent aux exigences nouvelles qui nécessitent à chaque fois des ajustements après un certain temps. 

Réviser le Code électoral est-il suffisant pour que les résultats d’un parti aux différentes élections s&rsquo...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie