Secteur agropastoral : une faible teneur en lait

Malgré un potentiel qui en fait l’un des piliers de la croissance économique, les retombées tardent.

Les intentions affichées du gouvernement en matière de production de lait et autres produits laitiers consistent à en faire une filière porteuse de croissance et créatrice d’emplois pour soutenir le développement de l’agro-industrie. Les projections faites à ce titre sont claires : permettre à chaque vache de produire au moins trois litres par jour actuellement et, d’ici à 2030, 20 litres. Ces ambitions ont d’ailleurs été réaffirmées le 18 août dernier, lors de la cérémonie de remise officielle du document de plaidoyer des éleveurs, en vue de la prise en compte de leurs propositions dans le processus d’élaboration du Plan national de développement de la filière laitière
Dans la réalité, les données révélées renseignent que l’offre nationale en lait et produits laitiers reste faible. Elle est estimée à 185 570 tonnes pour une demande qui se situe à plus de 300 000 tonnes. Le déficit annuel quant à lui, caracole à plus de 120 000 tonnes. Pourtant, l’analyse de certaines statistiques démontre que le Cameroun dispose de deux millions d’hectares de pâturage destinés au développement de l’élevage bovin laitier. En 2021 par exemple, la production nationale a atteint 166 132 tonnes de lait, produites dans les régions de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Nord-Ouest, de l’Ouest, du Centre et du Littoral. La consommation moyenne annuelle de lait par habitant est de six litres et les importations de lait en poudre en 2021 ont atteint 18 359 tonnes, pour un montant de 32 milliards de F. En 2019, l’effectif des bovins était de 9 122 103 têtes (20 % sont des vaches, soit environ deux millions de vaches laitières). Les races locales ont une faible production qui se situe en moyenne entre deux à trois litres de lait par jour. Le problème reste donc entier. Le Cameroun peine à tirer le maximum de lait de ses vaches et donc, à optimiser les attentes placées en cette filière. 
Pour inverser la tendance, l’Etat a entrepris, entre 2021 et 2023, l’importation de 493 génisses montbéliardes (race mixte de vache) ; lesquelles ont permis d’améliorer l’offre du lait cru au Cameroun. La première vague de 165 génisses importées avaient été distribuée aux éleveurs. Ce qui a permis de produire 309 000 litres produits en un an. Une initiative qui a engendré un chiffre d’affaires de plus de 123 millions de F. Mais, les spécialistes sont formels : le Cameroun peut faire plus, à condition de lever les contraintes qui empêchent d’atteindre les performances escomptées.
Dans le registre des difficultés, on recense ainsi l’accès au matériel génétique laitier, l’insuffisant accompagnement des fermes de production laitière, l’enclavement des bassins de production, la forte concurrence des produits dévir...

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